Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Indigne, par Cécile Chabaud

11 June 2024 | 127 vue(s)
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Opinion
Le 10 janvier 2023, Yonathan Arfi, Président du Crif, s'est rendu à la cérémonie en hommage aux victimes de la rafle de Libourne du 10 janvier 1944. Il a prononcé un discours dans la cour de l'école Myriam Errera, arrêtée à Libourne et déportée sans retour à Auschwitz-Birkeneau, en présence notamment de Josette Mélinon, rescapée et cousine de Myriam Errera.  
 
À l'occasion de la fête juive de Hanoucca, découvrez les vœux du Président du Crif, Yonathan Arfi.
 

La 12ème Convention nationale du Crif a eu lieu hier, dimanche 4 décembre, à la Maison de la Chimie. Les nombreux ateliers, tables-rondes et conférences de la journée se sont articulés autour du thème "La France dans tous ses états". Aujourd'hui, découvrez un des temps forts de la plénière de clôture : le discours de Yonathan Arfi, Président du Crif.

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Indigne, par Cécile Chabaud (*)

 

 

Dans la vie, parfois et dans certaines circonstances, il est difficile de se faire une opinion tranchée sur un personnage. Ainsi en est-il, dans ce roman, de Georges Despaux. Tout compte fait, était-il un rescapé des camps de la mort, Auschwitz et Buchenwald ou un collaborateur des Allemands. Était-il un résistant méritant ou un salopard indigne ?

C’est ce que va tenter de savoir le tribunal qui se réunit sous l’autorité de Maître Férard, au Palais de Justice à Pau, le 6 décembre 1945. Né le 2 octobre 1906 à Salie-de-Béarn, Georges Maximilien Despaux, architecte paysagiste, fils d’Albert et Ida, il est marié à Jacqueline Borthayre. Il est père de quatre enfants et habite à Bayonne. Il est accusé d’avoir, en 1942/1943, entretenu, en temps de guerre des intelligences avec une puissance étrangère et d’avoir appartenu au P.P.F, le parti de Jacques Doriot. L’accusé, qui reconnaît avoir écrit des articles dans L’Assaut, nie son appartenance au P.P.F. Il est défendu par Maître Grimaldi.

Après avoir été emprisonné au fort du Hâ à Bordeaux, Despaux se retrouve au camp de Royallieu près de Compiègne. Avant d’être déporté à Auschwitz et Buchenwald en avril 1944. Le voilà désormais numéroté : 185 445. Il exerce discrètement son talent de dessinateur. Il sera libéré par les Américains en 1945.
Les témoignages se succèdent à la barre. Favorables et défavorables. Dans le doute, le tribunal optera finalement pour la modération : indignité nationale mais grâce quand même. En post-scriptum, l’auteur révèle que Georges Despaux était le cousin de sa grand-mère. Intéressant.

 

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Écriture, avril 2023, Illustrations de Georges Despaux, 238 pages, 20 €

 

 

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