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Published on 17 February 2022

France - La Shoah expliquée aux jeunes

Au collège, les jeunes découvrent le pourquoi et le comment de la Shoah, cette entreprise d’extermination des juifs pendant la seconde guerre mondiale par l’Allemagne nazie, qui a fait plus de 6 millions de victimes.

Publié le 17 février dans La Dépêche

En janvier ont eu lieu les premiers ateliers de travail de mémoire en hommage aux victimes de la Shoah au collège des Trois Vallées de Salies du Salat.

Ce sont les classes de 3ème de Madame Dauzats et de Thomas Poiraud qui ont suivi ces ateliers. Les thèmes précis portaient sur les rapports entre sport et politique depuis les JO de 1936, ainsi que sur le traitement de la Shoah par la BD.

Thomas Poiraud, professeur d’histoire, répond à nos questions.

- Vos élèves étaient-ils déjà sensibilisés par les thèmes abordés ?

C’est très variable. Cela dépend énormément de leur environnement familial. Les ateliers ne portaient pas spécifiquement sur la Shoah, mais portaient une réflexion plus large. Celui sur les rapports entre sport et totalitarismes porte la réflexion de 1936 à nos jours. Celui sur la BD et les génocides a mis en lumière, pour les élèves, un inconnu : le génocide des Tutsis. Ce dernier n’est traité qu’en fin d’année de 3ème normalement.

- Combien d’entre eux connaissaient la signification de la Shoah?

Les élèves de 3ème connaissent la Shoah par l’enseignement reçu en 3ème, 2-3h de cours ou plus selon les enseignants, et également par une approche en cours de français.

Depuis quelques années, on insiste beaucoup sur le mécanisme politique qui a amené au génocide. De plus, on le met en perspective des génocides arménien et tutsi.

Après, il faut être conscient que le judaïsme est abordé à deux moments dans le parcours scolaire : en 6ème pour les débuts de ce monothéisme et en 3ème pour la Shoah.

- Pensez-vous que les jeunes font la part des choses, entre une histoire ancienne, pour eux, et cet univers d’histoire - fiction (les séries, jeux) dans lequel beaucoup baignent ?

Clairement, avant les cours et les ateliers, la majorité de nos élèves voient ça de très loin. Néanmoins, plusieurs de nos élèves ont été sensibilisés, toute proportion gardée, aux violences de guerre, par leur travail de mémoire à l’école de Marsoulas.

Justement, l’objectif de ces cours est de rendre compréhensible les mécanismes qui ont permis ces génocides, tout en rappelant qu’ils sont le fait d’hommes et de femmes, pas de monstres - au sens non-humain du terme.

Ces ateliers sont très importants car ils permettent de revenir, par un autre angle, sur ces thématiques et ainsi fixer des connaissances, mais aussi une réflexion. On n’enseigne pas les génocides pour eux-mêmes, on enseigne les génocides afin de faire comprendre, à ces futurs citoyens, les mécanismes qui ont amené à ces génocides. La fonction civique est à mettre au cœur de nos enseignements.