Bruno Benjamin

Président du Crif Marseille Provence

Blog du Crif - Agitateur d’idées, révisionniste, pétainiste… Zemmour : Le coup d’éclat permanent

08 November 2021 | 265 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Dans quel monde vivons-nous et de quelle inhumanité est faite le monde ?

Retour sur le déchaînement de haines antisémites qui s’est produit l’été 2014, en France.

Ce sont toutes les plumes que l'on veut briser...

Une compilation exhaustive, à ce jour, des articles et des interviews que j'ai données à la presse française et internationale.

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

J'ai été interviewé par Marc-Olivier Fogiel et Eléanor Douet, sur RTL, lundi 30 mai 2016, à la suite de mon élection à la Présidence du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Jean Pierre Allali's picture
LES STADES ET LE DATA
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25 May 2016
Catégorie : France

Marc Perelman, auteur d'un livre percutant sur le passé trouble du célèbre architecte Le Corbusier, est aussi un spécialiste des excès du monde du football et, en général, des stades. Dans un petit ouvrage bien documenté, il se penche sur l'influence des "data" sur le public.

 

 

Jean Pierre Allali's picture
LECTURES
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24 May 2016
Catégorie : France, Antisémitisme

Malka Marcovich et Jean-Marie Dubois publient un ouvrage original sur un thème peu exploré jusqu'ici:la contribution de la société des transports parisiens à l'organisation de la déportation des Juifs de France aux heures sombres de l'Occupation nazie

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

La cérémonie se déroulera demain mardi 19 avril à 17h30 au Mémorial de la Shoah à Paris en présence des ambassadeurs de Pologne et d’Israël.

A l'heure où le Front National réalise des scores historiques, la fête de Hanoukah rappelle que les forces politiques qui ne respectent pas les particularismes sont dangereuses

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Actualité

Il y a six ans (ndlr. : cet article a été rédigé en mars 2018), en mars 2012, à Montauban et Toulouse, sept vies ont été fauchées par un terroriste islamique, donc je me refuse à rappeler le nom.

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

Dans leur numéro de janvier, le magazine Youpi, destiné aux enfants de 5 à 8 ans, a clairement laissé entendre à ses jeunes lecteurs qu' "Israel n'était pas un vrai pays".

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Opinion

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

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Il aimante micros et caméras en occupant l’espace médiatique. Les journalistes adorent ce type d’individu. C’est le « bon client » qui clive et polarise l’attention. Aussi ne le lâchent-ils plus. En quête d’un mot vachard, d’une déclaration outrancière, d’une saillie qui ferait polémique, ils lui courent après. Et Eric Zemmour, ravi, s’en donne à cœur joie. Connaissant  les ficelles du métier, il exploite à fond la tribune qu’on lui offre tous les jours de la semaine y compris le week-end, sous le regard médusé d’une classe politique marginalisée. Malin, rusé, il joue et surjoue de cette faveur insigne. Sillonnant l’Hexagone, toujours suivi de la meute, il semble prendre beaucoup de plaisir à « turbuler le système », comme le disait naguère Jean Pierre Chevènement. 

Son irruption sur la scène politique nationale a laissé pantois les observateurs. Pour trouver un cas semblable, certains commentateurs ont évoqué Pierre Poujade et la révolte en 1953  des petits commerçants contre les grandes surfaces ; mais le papetier de Saint-Céré, dans le Lot, avait été le chef d’un mouvement politique et syndical très influent. D’autres ont comparé Zemmour à Emmanuel Macron, en oubliant que celui-ci, d’abord conseiller de François Hollande à l’Elysée, puis ministre de l’Economie et des Finances, avait mûri sa candidature lorsqu’il devint évident que le chef de l’Etat, contesté par les frondeurs du PS et déstabilisé par de mauvais sondages, ne pouvait se représenter. Macron publiait alors son programme, et créait le mouvement En Marche, contraction de ses initiales EM. On connait la suite … 

Rien de tout cela chez Zemmour. Journaliste et essayiste, il s’était fait connaitre par des  chroniques dans des journaux, des prestations à la télévision, et des livres à succès. Dans les débats, il s’imposait par sa pugnacité, son franc-parler, en dynamitant le carcan qui corsetait  les sujets tabous ou sensibles : l’immigration de masse et le droit d’asile généreusement  accordé par tous les gouvernements depuis 40 ans. Pour lui, ces faits sont à l’origine du malaise existentiel français. En développant sans fard ses idées, il percutait dans l’opinion,  laquelle adhérait d’autant plus à ses propos que l’actualité se nourrissait d’attentats sanglants, de trafics en tous genres dans des zones de non-droit, d’histoires de migrants clandestins  arrêtés mais jamais expulsés. 

Ainsi dressait-il le constat d’une France submergée par les vagues migratoires. Disruptif et sans nuances, il popularisait le concept de Grand remplacement, synonyme de l’islamisation du pays. Bref, Zemmour tricotait des mots pour soigner les maux d’une Nation menacée dans  son identité. Dialectique bien rodée, fleurie de citations car l’homme, fin lettré, connait ses classiques et n’hésite pas à convoquer, pour le besoin de sa démonstration, Napoléon et de Gaulle, ses deux idoles. Nostalgique d’une France rayonnante, Zemmour déplore une fierté nationale qui s’étiole, une civilisation qui se désagrège, et un peuple français qui a perdu le sens de la grandeur.

Révisionniste

Mais l’on ne traite pas de tous les sujets, parfois au débotté, sans déraper. Et c’est paradoxalement sur son terrain de prédilection, l’Histoire, en l’occurrence celle de l’Occupation nazie et de Vichy qu’il surprit son auditoire, un soir de grande écoute, en  disculpant Pétain de la déportation des juifs français, semant confusion et effroi dans notre  communauté. Comment lui, Zemmour, juif d’Algérie, pouvait dire une chose pareille ? 

Cette vision flatteuse du rôle de Pétain est évidemment fausse. Elle contrevient aux recherches historiques menées depuis un demi-siècle, à commencer par celle de l’historien  américain Robert Paxton. Elle ne tient pas la route parce qu’elle s’inspire d’un mythe, celui du « glaive et du bouclier », accréditant l’idée que de Gaulle et Pétain, de connivence d’esprit, défendaient ensemble – on ne sait d’ailleurs sur quel registre ni dans quel domaine ! - le pays  sous la botte nazie. En tout cas, elle est rigoureusement démentie par Laurent Joly, auteur du livre « L’Etat contre les Juifs » (Grasset, 2018) qui répond judicieusement à Zemmour, point  par point. Pour Joly, le prétendu « rôle salvateur » de Pétain est non seulement « absurde »  mais « indécent ». « On touche là, dit-il, à ce que le révisionnisme zemmourien a de plus  insupportable : relativiser la politique antijuive de l’été 42 et l’entreprise nazie d’extermination  des juifs. » L’historien est formel : l’expulsion des étrangers, juifs ou pas, n’était pas organisée  de sorte qu’elle se pratiquait systématiquement dans les wagons à bestiaux. Il y a bien eu un  traitement spécifique des juifs en France par le régime de Vichy, et assurer le contraire relève  du révisionnisme.

En fait, comme certains l’ont relevé, Zemmour est un assimilationniste, un fervent de  l’enracinement. C’est pourquoi, au prétexte de refuser l’enfermement communautariste, il  se dit « Français juif » et non « Juif et Français ». C’est dans le récit national qu’il s’insère, en  oubliant que la loi Crémieux du 24 octobre 1870 avait francisé les 37 000 juifs qui vivaient  alors en Algérie ! Et que cette loi Crémieux avait été abrogée le 7 octobre 1940 par Vichy !

Nouveau Saint-Sébastien

Le voilà maintenant rêvant d’un destin national à la Trump. Son envolée dans les sondages l’a  lui-même surpris. Monté trop haut, trop vite. Mais il s’y maintient, crédité de 17% contre 16%  à Marine Le Pen, s’érigeant ainsi en rival d’Emmanuel Macron pour le second tour des  présidentielles de 2022. Mais rien n’est acquis. A six mois des élections, le chemin est long et  semé d’embûches. Selon une étude du Cevifop pour Le Monde, publiée dans le « JDD » du 31  octobre, les femmes se détournent de lui, et, à droite comme à gauche, les partis politiques  s’ingénient à briser son ascension. Criblé de flèches, ce nouveau Saint-Sébastien suscite les  sarcasmes des adversaires qui l’attaquent frontalement, quand il propose, par exemple, la  suppression du permis à points, se faisant même traiter de « guignol » par Mme Hidalgo,  candidate déclarée à la présidentielle.

De tout cela, Zemmour n’en a cure. Croyant à sa bonne étoile (« cette fois les planètes sont  bien alignées », dit-il) il conforte chaque jour son maillage territorial, et ses réseaux de  supporters se densifient en se multipliant. Partout il fait salle pleine. Aussi, le diaboliser est une erreur. On ne combat efficacement que par la Raison. Dans l’esprit de la Ve République,  ce sont les partis politiques qui animent la vie démocratique. A eux d’apporter des solutions  inhérentes à l’insécurité et à l’immigration, préoccupations réelles des Français, au lieu de les  déléguer par incurie aux extrêmes, qui s’en sont emparés et qui les exploitent sans vergogne.  Certains l’ont enfin compris. « Zemmour hystérise les débats. Il fracture au lieu de rassembler.  Je n’aime pas sa façon de réécrire l’Histoire, » estime le modéré Gérard Larcher, président du  Sénat. 

Il est donc erroné de croire que Zemmour est un homme seul lancé dans un audacieux pari  de conquête du pouvoir, même s’il ne coche pas toutes les cases pour être propulsé au  sommet de l’Etat. Pour l’heure, 57% des Français ressentent un rejet à son égard, et deux  électeurs sondés sur trois estiment qu’il n’a pas l’étoffe d’un chef d’Etat. 

Bruno Benjamin