Marc Lévy

Représentant du Crif en Israël

Blog du Crif - L’histoire de ma grand-mère

12 July 2021 | 186 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Vendredi 9 août 2024, s'est tenue la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat terroriste de la rue des Rosiers, organisée par le Crif en collaboration avec la Mairie de Paris. La cérémonie s'est tenue devant l'ancien restaurant Jo Goldenberg, au 7 rue des Rosiers. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé dans la lutte contre l'antisémitisme sous toutes ses formes, en dénonçant notamment celle qui se cache derrière la détestation de l'Etat d'Israël.

Mardi 16 juillet 2024, s'est tenue la cérémonie nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites et d'hommage aux Justes de France, commémorant la rafle du Vél d'Hiv organisée par le Crif en collaboration avec le Ministère des Armées. Cette année, à l'approche des Jeux Olympiques, la cérémonie s'est tenue au Mémorial de la Shoah. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé, dans un contexte national et international difficile.

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Charlotte Nordemann est née en 1888 à Clermont en Argonne.

Sa vie toute entière sera marquée par le conflit entre la France et l’Allemagne.

Ses parents avaient choisi de s’installer dans cette petite ville de la Meuse, proche de Metz dont ils étaient originaires, pour ne pas devenir allemands ; patriotisme partagé par beaucoup de famille juive d’Alsace et de Lorraine qui choisirent lors de la défaite de 1871 de s’exiler.

A 20 ans, elle épouse Samuel Lévy, commerçant en grain à Kœnigsmacker, village de la Lorraine allemande où elle le suivra, sans en parler la langue.

Elle aura deux fils, le premier, René, né en 1909 débute sa scolarité à l’école allemande et le second, Marcel, naît en 1917 peu de temps avant la mobilisation de son mari comme soldat allemand.

Elle se trouve alors dans la terrible situation d’avoir son frère soldat français, qui sera grand blessé de guerre, et son mari soldat allemand !

Celui-ci demande à être envoyé ailleurs qu’à Verdun, pour ne pas risquer de tuer son beau-frère, demande qui sera acceptée.

En 1939, lorsqu’éclate la 2nd Guerre mondiale, Marcel n’a pas terminé son service militaire dans l’aviation ; il reste mobilisé et est fait prisonnier de guerre.

Après plusieurs tentatives infructueuses, il réussit à s’évader du Stalag de Strasbourg et rejoint ses parents réfugiés à Bergerac.

Il entre rapidement avec son frère dans la Résistance et au début de l’hiver 1943, après l’invasion de la zone libre, il rejoint les Forces Françaises Combattantes via les prisons espagnols.

Sa mère ne le reverra plus ; formé aux USA comme « mitrailleur naviguant » il enchaînera les missions depuis l’Algérie lorsque, le 15 août 1944, décollant pour appuyer le débarquement en Provence, son avion s’écrasera au sol.
Ma grand-mère ne se remit jamais de sa disparition et mourut quelques années plus tard, victime collatérale de ce conflit qui aura empoisonné sa vie.

 

Marc Lévy, Représentant du Crif en Israël