Bruno Halioua

Président de la Commission Souvenir du Crif

Blog du Crif - Hommage à Ady Steg, un Mensch

12 April 2021 | 290 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Une stèle en mémoire des victimes de la Shoah qui n’ont pas de sépulture, "ni ici, ni ailleurs", a été inaugurée dans le cimetière parisien de Bagneux.
Une cérémonie solennelle - et sous haute sécurité - qui, à Bagneux, dix ans après la mort d’Ilan Halimi, séquestré et torturé dans la cité de la Pierre-Plate parce qu’il était juif, était d’autant plus symbolique.

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Dans quel monde vivons-nous et de quelle inhumanité est faite le monde ?

Retour sur le déchaînement de haines antisémites qui s’est produit l’été 2014, en France.

Ce sont toutes les plumes que l'on veut briser...

Une compilation exhaustive, à ce jour, des articles et des interviews que j'ai données à la presse française et internationale.

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

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Actualité

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

Dans leur numéro de janvier, le magazine Youpi, destiné aux enfants de 5 à 8 ans, a clairement laissé entendre à ses jeunes lecteurs qu' "Israel n'était pas un vrai pays".

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

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Opinion

L'historien Laurent Joly publie un nouvel éclairage sur la collaboration de la France occupée à la déportation des juifs. Une œuvre magistrale.

Le Crif souhaite un prompt rétablissement à Jean-Pierre Allali suite à son récent accident et espère le retrouver très vite en pleine forme.

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Le professeur Ady Steg, un Mensch, un grand médecin, vient de nous quitter à l’âge de 96 ans. Membre fidèle de l’AMIF depuis sa fondation en 1952, il était membre de son Comité d’Honneur. 

Ady Steg est arrivé à Paris à l’âge de 7 ans avec sa famille sans parler un mot de français, dans un train venant de Slovaquie. Il m’a relaté qu’il a ressenti un sentiment de joie en voyant à travers la fenêtre de son wagon le panneau indicateur indiquant « Paris Est » après avoir traduit naïvement « À Paris on Mange » (En yiddish “Est” signifie "Manger").

Ady Steg est un pur enfant de l’école de la République. Il a bénéficié de l’excellent enseignement de ces instituteurs qui oeuvraient résolument, obstinément, pour attirer les enfants vers la lumière du savoir sans œillères. Très rapidement, il a été subjugué par la France comme il l’a déclaré par la suite "en quelques mois, les Gaulois étaient devenus mes ancêtres, et je vivais la même émotion que mes camarades avec Roland à Roncevaux, Charlemagne à Reims ou Jeanne d'Arc à Domrémy". Ady Steg est très rapidement devenu un excellent élève d’abord à l’école des Hospitalières Saint-Gervais puis au lycée Voltaire.

Il m’a relaté le sentiment qu’il a ressenti le jour où il s’est rendu au lycée Voltaire porteur pour la première fois de la tristement sinistre étoile jaune imposé à tous les Juifs en Zone Occupé en juin 1942. Son arrivée dans la classe a alors suscité à sa grande satisfaction une vague d’émotion et de consternation chez ses condisciples qui ignoraient qu’il était Juif. Le professeur de lettres, de français, M. Binon a eu alors une attitude admirable. Il a fait son cours ce jour là sur un texte de Montesquieu qui s’intitule « De la tolérance ». A ses yeux, ce professeur représentait ce qu’il y avait de plus beau dans la France républicaine et humaniste.

Dans les semaines qui ont suivi, il a échappé miraculeusement à la rafle du Vel’ d’Hiv, le 16 juillet 1942 à Paris. Il a traversé clandestinement la ligne de démarcation avec sa petite sœur avec de faux papiers et grâce à un passeur. Ils se sont fait arrêter le 13 août 1942, par la police française pour "usage de faux papiers". Il a été interné deux mois et demi à la prison Saint-Paul de Lyon.

Le 27 octobre 1942, à sa sortie, il a été caché par le réseau de sauvetage mis en place par l’Abbé Glasberg qui animait les Amitiés chrétiennes auprès du Cardinal Gerlier. Il s’est ensuite engagé dans la Resistance au sein des FFI de Sarlat, puis du 3ème Bataillon d'Armagnac dans le Gers.

A la Libération, il a fait partie de cette génération de jeunes juifs qui ont œuvré obstinément à la reconstruction de la Communauté juive parallèlement à la poursuite de ses études de médecine. Il est devenu Interne des Hôpitaux de Paris en 1953, puis Chef de Clinique en Urologie. Il a mené une brillance carrière hospitalo-universitaire en chirurgie malgré les nombreuses manifestations antisémites qui persistaient encore dans les hôpitaux dans les années d’Après Guerre.

Doté d’une volonté hors du commun, d’une intelligence hors norme et d’une force de travail exemplaire, Ady Steg a franchi chacune des étapes de ce parcours si difficile et il est devenu titulaire de la prestigieuse chaire d’urologie de l’hôpital Cochin dont la réputation est mondiale. C’est ainsi que l’enfant d’un Shtetl, du fin fond des Carpates, a été choisi pour opérer deux présidents de la République.

Ady Steg était un exemple pour tous les médecins juifs pour sa simplicité et sa modestie. Il était membre de l'Académie de Chirurgie et de l'Académie Nationale de Médecine. Il était fidèle à l’esprit de Maimonide qui disait que celui qui dispose d’une influence sur une personne de pouvoir après l’avoir soignée ne doit pas se pavaner et s’en servir pour son intérêt personnel. Comme Maimonide, cette proximité avec les hommes de pouvoir a été mise à contribution pour aider la communauté juive. A ce titre, il est un modèle pour nous tous. Fidèle à cet état d’esprit, ses élèves les professeurs Marc Zerbib et Bernard Lobel (Zal) ont  poursuivi avec brio leur engagement communautaire de manière admirable et exemplaire.

Ady Steg était un véritable humaniste et un Juif engagé. Il a présidé le Crif de 1970 à 1974 et de l’Alliance Israélite Universelle de 1985 à 2011. Il a été aussi le Vice-Président de la mission d'étude sur la spoliation des Juifs de France (mission Mattéoli), qui a joué un rôle important dans la création de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Ce grand médecin, ce Mensch a eu un parcours professionnel, personnel, moral, spirituel, en profonde harmonie avec sa famille et en particulier avec son épouse Gilberte qui l’a épaulé tout au long de leur vie commune. Le destin d’Ady Steg, fait honneur à la Communauté Juive et à la Nation toute entière. Au nom de l’AMIF j’adresse mes sincères condoléances à sa femme, à notre ami Philippe Gabriel, à Jean Michel, à ses belles-filles et à ses petits-enfants.