Jean-Pierre Allali
Les Emirats de la République. Comment les islamistes prennent possession de la banlieue), par François Pupponi (*)
Ce livre est un véritable cri ! Un cri d’alarme ! Un appel au secours. Son auteur, actuellement député, qui a été maire de Sarcelles, pendant plus de vingt ans, de 1997 à 2017, sait de quoi il parle. Et il ne veut plus se taire parce que, dit-il, avec courage et détermination, la catastrophe est à nos portes, la catastrophe islamiste.
Dans ce qu’il faut bien considérer comme un pamphlet, François Pupponi n’y va pas avec le dos de la cuillère. Et tout le monde ou presque en prend pour son grade.
Sarcelles, 60 000 âmes regroupées en communautés : Français d’origine venus des quatre coins de l’Hexagone ou des Antilles, Juifs séfarades d’Afrique du Nord, souvent regroupés dans le quartier de la « Petite Jérusalem », Chrétiens d’Orient ayant fui les persécutions en Turquie, en Irak ou en Syrie, Maghrébins et immigrés d’Afrique noire. Sans oublier les Pakistanais.
Sarcelles : 22% de taux de chômage, 6,5% de personnes au RSA et un revenu inférieur de 32% à la moyenne nationale.
Un terreau propice à l’irruption de l’islamisme radical. Vêtus d’une gandoura, barbe fournie et calotte, des hommes venus d’un autre monde et d’un autre temps et des femmes arborant, elles, le niqab, sont de plus en plus visibles dans la cité. Leur objectif : revenir à la « pureté » de l’islam de l’époque de Mahomet. Une vision du monde « héritée du Moyen Âge qui est évidemment délirante ».
François Pupponi, qui évalue la population musulmane de France à quelque 8,4 millions d’individus, tient à préciser, que selon lui, la majorité de ces Musulmans sont des citoyens paisibles qu’il désigne comme « la communauté paisible des Musulmans républicains » Cependant, la minorité agissante n’en est que plus pernicieuse. Et dangereuse. Avec pour stratégie de séduire d’abord les bandes de jeunes à la dérive. 200 individus qui font vivre un enfer à l’ensemble de la population, cherchant à mettre la main sur les mosquées de la ville, à noyauter les maisons de jeunes et de la culture et à rafler le marché « hallal ». Entre Marx et Mahomet, la « gauche niqab » promeut l’abomination, « cet islam qui asservit les femmes, cet islam qui mutile, cet islam de conquête, cet islam qui veut instaurer un régime de terreur ».
« La force de ces gens-là tient aussi à la dissimulation dans laquelle ils se complaisent. Cette taqiya comme ils l’appellent, les autorise à cacher leurs opinions véritables pour mieux nous tromper ».
Lors de manifestations « pro-palestiniennes », l’antisémitisme sous couvert de haine d’Israël se déverse jusqu’aux abords des lieux de culte juifs comme le 20 juillet 2014
Face à ces véritables envahisseurs, « une classe politique tétanisée comme des grenouilles fac à un serpent », « des élus pétris de lâcheté battent la retraite ».
« C’est à se demander si dans sa pusillanimité, l’État n’a pas fait le choix de quelques accommodements » ; « J’observe avec inquiétude l’étrange capitulation de l’État ».
« D’abdication en renonciation, de dérobade en résignation, l’État français donne l’impression à une poignée d’islamistes, de salafistes ou de Frères musulmans de n’être qu’un tigre en papier ».
Enfin, force est de constater qu’à l’occasion de diverses élections, les partis politiques de tous bords sont amenés à courtiser les extrémistes musulmans. On voit même des candidats « ethniques » solliciter les suffrages des électeurs. « Jusqu’à présent, la République en Marche et les Républicains sont restés intransigeants. Ce sont les seuls partis à rester déterminés face à l’offensive sournoise de l’islam radical. Certes, avec le Rassemblement national ».
François Pupponi est angoissé pour sa ville, certes, mais son inquiétude est beaucoup plus générale. Elle concerne les cités avoisinantes et même la France entière. Ainsi, à propos de Garges-lès-Gonesses, il écrit : « Je suis inquiet pour Garges-lès-Gonesses. J’ai peur que Garges ne devienne la première ville islamiste de France ». C’était avant les élections municipales de mars 2020. Dans les faits, au premier tour de ces élections, c’est un centriste, Benoît Jimenez, qui est arrivé en tête avec 42,36% des voix. Mais il est talonné par Samy Rebah, qui obtient 34, 67% des suffrages, Samy Rebah, que François Pupponi désigne, dans son étude, comme son « adversaire islamiste aux législatives ». Le second tour, qui, comme on le sait, a été repoussé en raison de l’épidémie de Covid-19, nous permettra de nous faire une idée plus précise sur la menace qui plane sur nos têtes.
Un pamphlet donc, mais un pamphlet vraiment salutaire.
À lire absolument et toutes affaires cessantes !
Jean-Pierre Allali
(*) Éditions du Cerf. Janvier 2020. 280 pages. 19 €.