Francis Kalifat

Ancien président

Sarah Halimi - Francis Kalifat : "Pour Sarah Halimi, je ne me tairai pas" (juin 2017)

26 June 2017 | 321 vue(s)
Catégorie(s) :
France

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Actualité

Billet d’Ariel Amar*, pharmacien

 

Dimanche 19 avril, le Crif et le Mémorial de la Shoah ont organisé une cérémonie virtuelle pour commémorer le 77ème anniversaire du Soulèvement du ghetto de Varsovie. Un moment très émouvant au cours duquel, ensemble, nous avons rendu hommage aux Hommes qui se sont soulevés pour leur liberté.

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Bruno Halioua nous parle avec émotion de Milo Adoner.

Dimanche 12 janvier 2020, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. À l'issue de cette journée, je me suis exprimé devant les participants. Voici les quelques mots prononcés.

 

 

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En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Note aux lecteurs : cet article avait été rédigé et publié en 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi. Nous choisissons de le republier aujourd'hui, à quelques jours de la décision de la Cour de cassation quant à la responsabilité pénale de l'assassin présumé.

 

Il a fallu attendre de nombreuses années pour qu’enfin l’on reconnaisse que les actes et violences que subissent les Français juifs ne sont pas de la violence ordinaire mais bien l'expression violente d'un antisémitisme nouveau. 

De délinquants ordinaires en loups solitaires ou malades psychiatriques tout a été tenté pour ne pas reconnaitre qu’à nouveau en France des juifs étaient agressés et même tués uniquement parce qu’ils étaient juifs.

Tout a été fait pour refuser de voir cette nouvelle réalité de la société française : Les préjugés antisémites et l’antisémitisme sont devenus un marqueur "d’une partie croissante des Français musulmans qui, encore plus inquiétant, réunit 50% des 15 à 25 ans." (Institut Montaigne septembre 2016).

Notre société peine à affronter cette nouvelle réalité et à reconnaître l’évidence de nommer le mal lorsqu’il s’agit d’une victime juive.

 

Le 4 avril à 4 heures 41 du matin le corps sans vie d’une femme de 66 ans gît dans la cour intérieure de l’immeuble qu’elle habite au 26 rue Vaucouleurs dans le onzième arrondissement de Paris. 

Torturée au rythme de sourates du Coran, Sarah Attal-Halimi, vient d’être défenestrée vivante par le balcon de son propre appartement aux cris de Allah ou Akhbar par un jeune Français de 27 ans d'origine malienne, délinquant multirécidiviste, récemment radicalisé probablement lors d'un séjour en prison et fréquentant une mosquée salafiste.

Alors que plus qu’une évidence il s’agit là d’un cas d’école pour décrire un meurtre antisémite sur lequel pèse une  véritable omerta et ce crime ignoble n’est toujours pas reconnu comme tel.

Nous demandons depuis le premier jour que toute la vérité soit publiquement révélée sur cet assassinat sordide. 

Sarah Attal-Halimi n’a pas été assassinée parce qu’elle se trouvait par hasard sur le chemin du tueur ni parce qu’elle habitait cet immeuble ni parce qu’elle était directrice de crèche, ou parce qu’elle aurait eu de l’argent. Non Sarah Attal-Halimi a été massacrée parce qu’elle était juive et pour cette seule et unique raison.

Nous ne comprenons pas ces atermoiements qui consistent à vouloir nous présenter ce tueur comme un dément alors qu’il est un terroriste dont la démence présumée ne saurait pour autant occulter l’antisémitisme haineux.

Quelle serait cette étrangeté que l’on ne pourrait que minorer ou déqualifier un meurtre antisémite ? Et d’où vient cette logique qui voudrait qu’un crime raciste soit qualifié comme tel sans difficulté et pas un crime antisémite ? Le profil du meurtrier aurait-il un rapport avec la qualification de l’acte ?

Ce n’est pas une simple question que je pose, c’est un constat et une évidence. Et l’évidence exige de qualifier le crime, de dire les choses et de permettre à la famille de faire son deuil.

L’évidence est de ne pas chercher de fausses justifications et de vouloir se rassurer en pensant qu’un islamiste, sauf à être fou, ne pourrait pas assassiner une femme juive.

La mise en scène et la personnalité de l’assassin nous indique que Sarah Attal-Halimi est une nouvelle victime du terrorisme islamiste et que ce crime est antisémite car seule juive de son immeuble elle a été choisie comme victime expiatoire.

Sarah restera une victime de plus de cette nouvelle haine des juifs qui se développe dans notre pays depuis le début des années 2000.

Ce que nous demandons qui découle de l’évidence, nous ne le demandons non par vengeance mais par justice et pour que justice soit faite il faut que sans plus tarder ce crime antisémite soit reconnu comme tel. Alors seulement Sarah pourra reposer en paix et sa famille pourra commencer son deuil.

D'ici là pour Sarah Attal-Halimi je ne me tairai pas.

 

Francis Kalifat, Président du Crif