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Devant une foule de 5000 personnes, le leader du Parti socialiste, citant la célèbre phrase de Jean-Jaurès « On ne peut vivre avec dans sa cave le cadavre d’un peuple assassiné » , a réaffirmé sa position en faveur d'une proposition de loi visant à pénaliser la négation du génocide arménien. Il a insisté sur la nécessité que la question soit parfaitement étudiée afin qu’on ne se retrouve pas à nouveau dans la situation qui a amené le Conseil constitutionnel à abroger fin février la loi Boyer. « Car si nous échouons nous conforterons les négationnistes dans leur action », devait-il marteler.
« Nous ne devons plus nous permettre je ne sais quelles imprécisions qui nous mettraient une nouvelle fois devant l'impossibilité de faire valider ce texte ». Ajoutant : « Quelles que soient les pressions qui s'exercent, je tiendrai bon, votre histoire ne sera jamais oubliée parce qu'elle ne pourra plus être contestée ». Le candidat socialiste a également promis, s'il est élu Président de la République, de venir chaque 24 avril à cette commémoration.
Dix minutes après avoir salué la foule et rencontré les diverses personnalités de la communauté et des élus de la République, François Hollande a regagné sa voiture sans croiser Nicolas Sarkozy.
Le Président de la République, présenté par Alexis Govciyan, Président du Conseil national du CCAF, précédé par la Garde républicaine et les choeurs de l'armée française, grave et visiblement ému, a rappelé son bouleversant voyage à Erevan, lequel l’a conforté dans sa conviction qu’il fallait absolument légiférer contre le négationnisme. Il a rappelé que « la contestation d’une vérité qui est celle du génocide est inacceptable sur le territoire de la République française » (…) Ajoutant « Aurait-on l’idée de dire à nos compatriotes juifs que l’on veut une commission d’historiens pour savoir malheureusement si cette ignominie de la Shoah a existé en Europe ? Ce serait blessant, ce serait inacceptable, ce serait intolérable. »
« Qui, par exemple, peut croire que l’interdiction d’un négationnisme d’État ferait interdiction à des historiens ou à des intellectuels de faire leur travail ? Qui peut penser une chose pareille ? Qui peut imaginer qu’en France, on empêche un historien ou un chercheur de chercher ou de travailler ? Faut-il être d’une singulière mauvaise foi pour tenir des propos de la sorte ! »
Le président de la République s'est ensuite engagé à proposer dès le mois de juin un nouveau texte pénalisant le négationnisme. « Pourquoi faire cela ? » a-t-il lancé : « Pour une chose, parce que c’est juste, et qu’on a toujours raison d’être juste. » Et de conclure en direction de la Turquie : « On est un grand pays parce qu’en reconnaissant la faute de nos ancêtres, on autorise le pardon de nos contemporains. »
Il a ensuite déposé une gerbe de fleurs au pied de la statue du révérend Komitas, avant que ne soient entonnées la sonnerie aux morts, puis la Marseillaise par le choeur de l'armée. La foule s’est ensuite dirigée en manifestation vers les Champs Elysées ou le rassemblement s'est conclu par des discours, juste en face de l’annexe de l’ambassade de Turquie.
L’événement a été couvert par l’ensemble des médias français de presse et de la radiotélévision.