Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les représentants des Autorités militaires, civiles et religieuses,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Cette cérémonie nous rappelle une des périodes les plus sombres de l’histoire de l’humanité.
1942, le début du grand massacre des Juifs d’Europe.
C’était il y a 72 ans, les générations se succèdent. L’oubli menace. Un oubli qu’il faut combattre.
12.884 juifs ont été raflés les 16 et 17 juillet 1942, et conduits au Vel d’Hiv proche du lieu de cette cérémonie. Cette rafle faisait suite à deux ans de mise à l’écart des Juifs par un statut spécial transformant les Juifs en gibier. Une rafle commise par des Français, des fonctionnaires en uniforme.
Et parmi ces Juifs tant d’enfants dont l’humanité pouvait attendre des génies ou plus vraisemblablement des gens ordinaires. Des enfants sans descendance. Ces enfants de la rafle du Vel d’Hiv, tous partis si vite dans les chambres à gaz, et pas un seul survivant parmi ces 4.051 enfants.
Des enfants dont Serge Klarsfeld et son Association des Fils et Filles de Déportés ont su retrouver des photos prises dans l’instantané d’un bonheur que rien n’aurait dû interrompre. Ils posaient, endimanchés pour cet événement que représentait à cette époque une séance de photographie.
Et ces enfants, comme leurs parents, ont été avilis, dans des conditions de promiscuité et d’hygiène honteuses, tout près d’ici au Vel d’Hiv.
Et puis, ils ont été livrés à l ‘ennemi, dans des wagons à bestiaux. Et à l’arrivée, des chiens, des soldats, la chambre à gaz et le four crématoire.
Peu à peu les survivants disparaissent. Comment ne pas rendre hommage aux rares déportés survivants qui nous guident dans le devoir de mémoire.