La tombe et l’interdit

Par Dominique Jung, publié dans les Dernières Nouvelles d’Alsace le 16 février 2015
Après chaque acte antisémite, les corps constitués disent leur sympathie aux familles éprouvées. Cette parole publique, rituelle, mais sincère, est importante. Elle éclaire le contexte actuel. En d’autres temps, l’antisémitisme venait d’en haut. C’était une doctrine admise, on avait le droit de hurler avec les loups. Ce temps haïssable est révolu. Quand Manuel Valls dit aux Juifs qu’ils ont toute leur place ici, ce n’est pas une parole en l’air. L’antisémitisme est un délit.
Cela ne suffit malheureusement pas à l’éradiquer : les réprobations et les condoléances sont impuissantes à vaincre des préjugés antijuifs aussi effarants que consternants.
Cessons de nous illusionner. Deux France se côtoient sans se mélanger. Le 11 février, des lycéens alsaciens étaient en pèlerinage à Auschwitz, émus aux larmes en visualisant les horreurs du camp nazi. Le 12 février, d’autres lycéens fracassaient allègrement le cimetière Juif de Sarre-Union… Lire l’intégralité.