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1/ Face à l’accroissement des sanctions internationales, dont il faut rappeler qu’elles ont été votées dans leur majorité sur quatre trains depuis 2007 par l’ensemble des membres permanents du Conseil de sécurité (CS) des nations unies (Russie et Chine comprises), et devant la menace d’une intervention israélienne, Téhéran annonce unilatéralement une double mesure : autoriser à nouveau les inspections de l’AIEA, et réduire le rythme d’enrichissement de son uranium. Dès lors, un round de pourparlers s’engage entre Téhéran d’une part, les groupe des 6 d’autre part (CS + Allemagne). En contrepartie d’une aide technique substantielle en matière de nucléaire civil et d’avantages politiques (rôle accru dans le Golfe et en Afghanistan, etc.), l’Iran accepte de ne pas atteindre la capacité de devenir un Etat dit du seuil [de l’obtention de la bombe]. Le clan des dogmatiques (autour du président) a cédé face à celui des pragmatiques ; la crise s’estompe. Washington – et les Occidentaux – peuvent se prévaloir d’avoir fait plier l’Iran tout en évitant une guerre régionale, ce pays sauvant la face en obtenant la reconnaissance d’un statut de grande puissance régionale.
2/ Malgré les sanctions et les coups de force opérés par des services extérieurs, l’Iran poursuit à un rythme soutenu son programme en rejetant tout compromis. Au début de l’automne 2012, les services israéliens estiment que la ligne rouge est atteinte au-delà de laquelle un engin sera mis au point et le sol iranien par conséquent sanctuarisé. Jérusalem décide d’intervenir avant les élections américaines, sachant que le président et candidat Obama ne pourra s’opposer frontalement à cette décision, et moins encore sanctionner Israël a posteriori. Avec la neutralité bienveillante des Saoudiens (grands adversaires de Téhéran) et un discret mais actif soutien logistique américain, Tsahal frappe et repousse ainsi de plusieurs années l’échéance redoutée. L’Iran riposte en ciblant des bâtiments US et des supertankers dans le détroit d’Ormuz ainsi que les raffineries et puits de pétrole des alliés arabes sunnites des Etats-Unis, contraints d’intervenir. Les prix du baril de brut flambent, au grand dam de l’Occident, de la Chine et de l’Inde. Israël est atteint par des missiles conventionnels iraniens et attaqué au nord par le Hezbollah, d’où sa riposte contre ce groupe libanais (mais sans doute pas contre l’Iran). La tension dans le Golfe s’éternise à un niveau élevé…
La première hypothèse est idéale, la seconde désastreuse. Il en est d’autres. Mais en tout état de cause, Israël n’admettra sans doute pas qu’un régime double sa volonté affichée de l’anéantir par une capacité à le faire…