Impossible de ne pas connaître leurs noms, leurs visages, leurs adresses, leurs habitudes, leurs vacances, les moindres méandres de leurs vies misérables.
Les journaux leur consacrent des portraits à longueur de pages, avec interviews de la grand-mère et de l'ami d'enfance.
On cite des textos de leur épouse restée en Syrie, toute fière de cette gloire soudaine.
Les terroristes sont devenus des stars. Des stars du mal, mais des stars quand même.
Malgré le travail de mémoire des réseaux sociaux, malgré la litanie du Président de la République dans la cour des Invalides, qui connaît l'identité de leurs victimes ?
En nommant les assassins, nous leur avons offert une triste victoire. La même que celle d'Erostrate, ce citoyen Grec du 4e siècle avant notre ère qui avait incendié le temple d'Artémis à Ephèse, une des sept merveilles du monde, dans le seul but de devenir célèbre. La postérité a oublié le nom de l'architecte du temple, celui des prêtres et des fidèles, et même celui de la déesse ; mais on a retenu celui de l'incendiaire.
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/12/03/31003-20151203ARTFIG00307-...