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Des banlieues pathogènes
Tous les enfants français issus de l'immigration ne tombent pas dans ce piège. Mais pour la minorité qui est partie se battre pour l'établissement d'un État islamique (ils sont un millier sur environ deux millions), ce n'est pas une nouvelle loi sur le terrorisme qui réglera le problème de fond. À la limite, ceux-là sont perdus. Soit ils mourront en "martyrs" sur le front, soit ils rentreront à la maison, vidés de leur humanité et prêts à exécuter n'importe quel ordre, même celui de tuer des enfants d'une école juive. Le cas Merah est vif dans certaines mémoires. Il est considéré par certains comme un héros d'une cause non dite, non proclamée. Non seulement il faudra redoubler de vigilance afin de les empêcher à leur retour, si toutefois on les repère, de commettre des attentats commandités par al-Qaida ou le pseudo calife al-Baghdadi, mais il faudra aussi essayer de les désintoxiquer, de les remettre sur le chemin du droit.
Le travail qui doit être entrepris sera long. Il faudra creuser en profondeur. Attaquer le problème à la racine plutôt qu'à la surface pour se dédouaner. Car il s'agit des banlieues pathogènes, malsaines, productrices de vide et d'aberrations. Si aujourd'hui des jeunes trouvent leur salut au sein d'une armée de mercenaires égorgeurs d'innocents, ce n'est pas par hasard. Depuis la Marche des Beurs contre le racisme il y a 30 ans, de nombreuses alertes ont été lancées. Aucun gouvernement, de droite ou de gauche, n'a pris les mesures déterminantes qui s'imposaient. Il faudra revisiter notre politique de la ville, faire en sorte que la mixité sociale soit une réalité, éliminer les lieux de relégation. Permettre une vraie adhésion identitaire aux valeurs de notre république. Remplir tout le vide. Le chemin est long. Et je ne vois rien, à ce stade, qui soit entrepris qui puisse nous y conduire.