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L'antisémitisme semble s'installer durablement…
Sommes-nous si mauvais pour ne pas être capable d'enseigner le respect de l'autre! Il nous faut prendre collectivement conscience de notre échec. Mais ce n'est pas parce que nous voyons de tels actes antisémites que la société est antisémite. Le corps social est encore révulsé par ce qui se passe. Il y a donc une note d'espoir. Il faut que nous allions ensemble les uns vers les autres et que l'on encourage le dialogue entre les religions. Il nous faut surtout réinvestir la question de la communauté nationale.
«L'horreur du crime mais c'est la haine»
Vous parlez de la «destruction programmée» du «rêve français».Qui agit en ce sens?
J'observe des comportements. Jamais je ne désignerai une communauté ou une autre! Enfermer quelqu'un dans une partie de son identité revient à le nier. Cela conduit aussi à la destruction de l'idée que nous formons une communauté nationale. Dès que vous massifiez l'humanité, vous uniformisez et vous entrez dans une forme de racisme. Or le rêve de la France est de former une communauté nationale dans le respect des diversités et des appartenances religieuses de chacun.
Est-ce un cap de plus ou l'alerte rouge?
Le cap a été franchi avec Ilan Halimi. C'est le même scénario, la même insupportable thèse. Franchir le cap commence quand quelqu'un se fait insulter de sale Juif, de sale Noir, de sale Arabe ou de sale autre. Quand on dénie à quelqu'un le fait d'être un citoyen en pleine égalité. Ce qui est gravissime c'est la haine. Ce n'est pas le nombre des victimes qui fait l'horreur du crime mais c'est la haine. L'alerte est donc permanente. Il faut sans cesse travailler pour faire de la France un lieu d'intelligence, de partage, de respect, et combattre contre ceux qui ne veulent pas de cela.