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Publié le 14 août 2021 dans Le Monde
Une stèle érigée en l’honneur de Simone Veil (1927-2017) a une nouvelle fois été dégradée, samedi 14 août, à Perros-Guirec, dans les Côtes-d’Armor (Bretagne), a fait savoir le préfet, Thierry Mosimann, dans un communiqué.
« D’après les dernières informations disponibles, cet acte a été commis ce matin [samedi] après 8 heures. Les moyens de la gendarmerie sont pleinement mobilisés afin de retrouver le ou les coupables », précise le communiqué, appelant toute personne susceptible d’avoir des informations à prendre contact avec la gendarmerie.
La gendarmerie avait déjà lancé un appel à témoin après une précédente dégradation en milieu de semaine. Lundi 9 août, le monument avait été souillé avec de la moutarde et des excréments. Mercredi 11 août, il avait été retrouvé couvert de croix gammées.
La préfecture ne précise pas la nature des dégradations commises cette fois.
« Jamais nous ne tolérerons que s’installe l’antisémitisme. Pour Simone Veil dont la stèle a été profanée, à tous, je veux le répéter : la France ne reculera pas », a écrit sur Twitter le président de la République, Emmanuel Macron, à la suite de cette nouvelle profanation.
« Inadmissible » et « incompréhensible »
Installée sur le parvis de l’hôtel de ville, renommé « parvis Simone-Veil », la pierre a été inaugurée en novembre 2017. Cité par le quotidien Ouest-France, le maire de Perros-Guirec, Erven Léon, a regretté mercredi un acte « inadmissible » et « incompréhensible ».
« Simone Veil est une figure française et mondiale des droits des femmes, de l’Europe et de la lutte contre l’antisémitisme. Dégrader sa stèle, c’est dégrader la France ! Ces actes abjects ne doivent pas rester impunis », a de son côté réagi la ministre déléguée auprès du ministère de l’intérieur, Marlène Schiappa, sur Twitter.
La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) a aussi exprimé « son dégoût profond pour ces faits lâches et abjects », ajoutant : « Tout doit être fait pour que leurs auteurs soient identifiés, jugés et condamnés. »
Simone Veil, qui fut déportée à Auschwitz à l’âge de 16 ans, a notamment laissé, en 1975, son nom à la loi légalisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG). De 1979 à 1982, elle a été présidente du Parlement européen. Elue à l’Académie française en 2008, elle a également été présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, de 2001 à 2007.