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Publié le 1 juin dans Ouest-France
Des lettres manuscrites et des dessins de l’écrivain juif tchèque Franz Kafka ont été scannés et mis en ligne pour le grand public par la Bibliothèque nationale d’Israël qui les avait récupérés au terme d’une longue bataille juridique.
120 dessins et 200 lettres de Kafka
Dans cette collection inédite, figurent « environ 120 dessins, plus de 200 lettres à l’écrivain Max Brod, (dont) l’original de son testament littéraire demandant à son ami qu’il brûle tous ses écrits », explique Stefan Litt, conservateur en charge du projet.
Cette requête, rédigée par l’auteur de La Métamorphose alors qu’il luttait contre la tuberculose dans un sanatorium autrichien, est accessible à tous depuis le 27 mai.
L’une des principales figures littéraires du XXe siècle
Après la mort de Kafka en 1924, Max Brod avait décidé de ne pas détruire les écrits de son ami. En 1939, il quitte la Tchécoslovaquie occupée par les nazis pour Tel-Aviv et emporte dans ses valises des écrits et dessins de Kafka.
Max Brod a ensuite publié de nombreuses œuvres de Kafka et contribué à la célébrité posthume de l’écrivain tchèque, l’une des principales figures littéraires du XXe siècle.
Des documents remis en 2019 à la Bibliothèque nationale d’Israël
Après la mort de Brod en 1968, un véritable feuilleton juridique « kafkaïen » entre plusieurs pays va secouer la scène universitaire et déchirer les ayants droits des héritages de Kafka et Brod.
À la suite d’une décision de la justice suisse, une partie des archives, qui se trouvait dans un coffre-fort en Suisse, a été remise en mai 2019 à la Bibliothèque nationale d’Israël, à Jérusalem.
Deux surprises
La plupart des documents récupérés avaient déjà été publiés par Brod, comme le texte du premier roman inachevé de Kafka, Préparatifs de noces à la campagne, mais deux surprises attendaient les archivistes de Jérusalem.
« Nous avons découvert des dessins inédits ni signés ni datés mais que Brod avait conservé », raconte M. Litt, exhibant des dessins de personnages sur des petits bouts de papier, dont un portrait de la mère de Kafka et un autoportrait.
Un cahier et un mot à une professeure
« La grande surprise que nous avons eue en ouvrant ces documents est son cahier bleu sur lequel Kafka a écrit en hébreu, signant K, sa signature habituelle », raconte M.Litt.
Dans l’un des textes écrits dans ce cahier, datant de 1920, il demande en hébreu à sa prof de ne pas se fâcher pour les fautes dans ses devoirs « car je suis déjà fâché pour nous deux ».
Malgré ces découvertes, un seul regret pour Stefan Litt : aucun texte inédit, parmi ces feuillets rédigés en allemand de Kafka, n’a été retrouvé dans ce « trésor » venu de Suisse.