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Publié le 19 avril dans i24News
L'historien Emanuel Ringelblum, à la tête d'une petite équipe prisonnière du ghetto, avait recueilli en toute clandestinité, dès 1940, les archives relatant la survie et les combats des quelque 480 000 personnes enfermées par les nazis.
Ces archives sont "une capsule de temps", un message d'espoir de ceux qui ont les ont cachées pour les générations à venir, dit le créateur du monument Lukasz Mieszkowski, d'espoir "que ce trésor verra des jours meilleurs et qu'il sera jugé à sa juste valeur".
En surface, un simple cube en verre posé au milieu d'un petit square désigne l'endroit où avait été enfouie la première partie des "archives Ringelblum" en 1942.
Il laisse entrevoir une petite cave en béton symbolisant celle qui a abrité ce trésor inestimable de la mémoire de l'Humanité, inscrit au patrimoine de l'Unesco, et un puits noir.
Derrière le verre, on aperçoit une page du testament provenant des archives, celui de Dawid Graber, 19 ans, qui a caché l'archive avec deux autres personnes, et qui a écrit sur une feuille arrachée d'un cahier d'écolier "ce que nous ne pûmes transmettre par nos cris et nos hurlements, nous l'avons enfoui sous terre".
Avec quelques dizaines d'autres personnes, M. Graber faisait partie du groupe réuni par Emanuel Ringelblum. Leur équipe, qui avait pris le nom d'Oyneg Shabbes (plaisir du shabbat, ndlr), rassemblait aussi bien documents officiels que journaux clandestins, bons de rationnement, cartes postales, ordonnances médicales, programmes de spectacles, textes littéraires, tracts publicitaires ou emballages de bonbons.
Puis, avec le début de l'extermination totale des Juifs par les Allemands et la fin du ghetto, elle a dressé des statistiques des morts: morts de faim, de maladies, tués par les Allemands, ainsi que des témoignages de ceux qui ont vu l'horreur.
"Les archives Ringelblum sont uniques au monde. Elles contiennent 30 000 documents témoignant de la vie dans le ghetto de Varsovie, rassemblés de façon absolument professionnelle", souligne Piotr Wislicki, de l'Association de l'Institut historique juif de Varsovie.