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Publié le 22 Octobre 2020

Interview Crif - Documentaire d'Yves Azéroual : "Islamogauchisme, la trahison du rêve européen"

Pourquoi et comment une poignée d'intellectuels et de politiques de gauche et d'extrême gauche, peu nombreux mais très influents dans les médias et dans la mouvance des droits de l'homme, ont-ils imposé une sanctuarisation de l'islam dans l'espace politique français, au point d’en devenir complaisant avec l’islamisme au nom du "Pas d'amalgame"? Yves Azéroual pointe les agissements troubles de personnalités de la gauche radicale, les complicités idéologiques et les risques pour notre démocratie européenne de voir l’islam politique et radical s’imposer.

Yves Azéroual* est le réalisateur d'un documentaire intitulé « Islamogauchisme, la trahison du rêve européen ».

 

Le Crif : Comment définissez-vous cette mouvance islamogauchiste dont vous parlez et quels sont ses objectifs ?

Yves Azéroual : L’islamogauchisme est avant tout une idéologie qui passe par une alliance objective entre la gauche radicale et l’islam politique. La question que je pose tout au long de mon documentaire c’est pourquoi cette gauche prétendument anticléricale a-t-elle conclu cette alliance avec l’islamisme ? Pourquoi, une poignée d’intellectuels et de politiques de gauche et d’extrême gauche, pour la plupart agnostiques et libertaires, peu nombreux mais très influents dans les médias et dans la mouvance des droits de l’homme ont imposé une véritable sanctuarisation de l’islam dans l’espace politique français jusqu’à laisser l’islamisme prendre racine.

Le Crif : Selon vous, pourquoi la gauche radicale est-elle si complaisante avec l’Islam radical ?

Les raisons sont multiples mais toutes convergent : en quête d’un électorat qui leur fait de plus en plus défaut, ils ont cru pouvoir regarder du côté des banlieues où, selon eux, se trouve le nouveau prolétariat, un prolétariat de substitution ! C’est à la fois méprisant pour les musulmans en général, et insultant pour ceux d’entre eux qui préfèrent Marianne aux barbus ! Naguère une partie de l’église catholique avait soutenu les révolutions sud-américaines ; aujourd’hui les gauchistes font la courte échelle aux musulmans radicaux : une théologie de la libération version 21ème siècle.

Or, ces idiots utiles sont tombés dans le piège tendu par ces fanatiques en apportant leurs voix et leur légitimité à des individus qui rejettent l’égalité homme-femme ; qui ne sont pas Charlie ; qui condamnent l’homosexualité ; qui professent des discours antisémites ; qui stigmatisent le passé de la France et dont la plupart n’ont jamais défilé contre les attentats qui ont endeuillé la France sous le prétexte fallacieux que ces rassemblements stigmatisaient la communauté musulmane !

Le Crif : Quelle est cette « trahison » du rêve européen que vous évoquez ?

Les valeurs européennes qui ont fondé notre vivre-ensemble et plus particulièrement en France notre devise « Liberté-Égalité-Fraternité » à laquelle il est urgent d’associer la Laïcité subissent des coups de butoir quotidiennement. Et depuis quelques années ces intimidations ont franchi un cap puisque les radicaux islamistes assassinent celles et ceux qui ne font que leur travail de pédagogie. Il est urgent de se réveiller car en laissant le champ libre à ces islamogauchistes, on prend le risque de voir la France et l’Europe devenir le terrain de jeu entre l’extrême-droite et les islamistes.

Le Crif : On reproche souvent aux personnalités publiques d’extrême gauche de ne pas condamner l’antisémitisme. Comment expliquez-vous ce silence ?

Leur silence coupable est devenu plus problématique dès qu’aux alentours des années deux mille la gauche radicale est devenue plus visible sur le plan politique. Or ce flirt entre une partie de la gauche et l’antisémitisme ne date pas d’hier. Il a été observé et repéré dès la fin du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle. Dès les années cinquante, il s’est trouvé des militants anarchistes ou de l’extrême gauche communiste pour prêter une oreille attentive aux thèses négationnistes et même accueillir certains des « assassins de la mémoire » dans leurs rangs.

C’est à partir des écrits niant l’existence des chambres à gaz et émanant d’un ancien socialiste devenu membre de la Fédération anarchiste, Paul Rassinier, que le négationnisme prend son élan et infiltre les milieux d’extrême gauche.

Depuis les années deux mille, la gauche radicale n’arrive plus à endiguer un antisémitisme militant dont l’antisionisme virulent est souvent le faux nez. Ainsi, les milieux d’extrême gauche critiquent Israël avec les Palestiniens, et très peu l’Arabie saoudite qui bombarde les Yéménites tous les jours. Ou encore : l’antisémitisme contre les Rothschild part de l’extrême-gauche, comme jadis de Proudhon et d’autres... Proudhon était antisémite, il avait des phrases très dures, qui aujourd'hui résonnent durement. Il dit "Il faut les brûler"…. On est en 1840 et c’est une idole de l’extrême gauche.

L'antisémitisme de gauche se représente les juifs comme une force capitaliste. Et le pendant serait le pauvre prolétariat musulman. Encore une fois, cette gauche ne va pas gagner des voix mais a, depuis longtemps, perdu son âme ! 

 

En hommage à Samuel Paty et à toutes les victimes du terrorisme islamiste, le documentaire est désormais disponible.

Visionnez le documentaire d'Yves Azéroual, "Islamogauchisme, la trahison du rêve européen"

Intervenants : Jean-Luc BENNAHMIAS ; Jean BIRNBAUM ; Zorah BITTAN ; Christophe BOURSEILLER ; Laurent BOUVET ; Pascal BRUCKNER ; Jean-François COLOSIMO ; Raphaël ENTHOVEN ; Caroline FOUREST ; Jacques JULLIARD ; Djorje KUZMANOVIC ; Christophe MADROLLE ; Céline PINA ; François PUPPONI ; Mohamed SIFAOUI ; Dany TROM ; Philippe VAL ; Judith WAINTRAUB ; Marc WEITZMANN.

*Yves Azéroual est journaliste, essayiste, romancier, créateur de plusieurs chaines de télévision dont i télé et d’émissions dont « Secrets d’Histoire ». Il a écrit et réalisé une quinzaine de documentaires.