Propos recueillis par Pierre Rossovich, publié sur Franceguyane.fr le 20 juillet 2015
Une cérémonie en mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'État français et en hommage aux « Justes de France » s'est tenue dimanche 19 juillet 2015 à Cayenne (Guyane) en présence de la Garde des Sceaux Christiane Taubira
73 ans après la rafle du Vél'd'Hiv'à Paris, est-ce important pour vous de participer à cette cérémonie commémorative en Guyane ?
Évidemment, le faire sur la terre de Guyane a une portée particulière. C'est l'occasion de rappeler qu'il y a des jeunes hommes et femmes qui se sont mobilisés, qui ont cru à ces valeurs profondes de liberté, d'égalité et de fraternité entre les êtres humains, quelles que soient leurs origines. Il est bon de rappeler que nous aussi nous avons participé à cela. Le mouvement est connu sous le nom de la dissidence, et nous en avons encore quelques vétérans en Guyane. Il est bon de rappeler à la mémoire des jeunes que cela reste un combat pour le présent et pour l'avenir. Qu'il ne faut pas laisser s'installer l'intolérance, même lorsqu'elle est discrète. Participer à cette cérémonie a toujours un grand sens pour moi, partout, et en particulier en Guyane.
Une telle cérémonie a-t-elle une résonance particulière par les temps qui courent ?
Je pense que la cérémonie est un point d'accroche. Pour le reste, il faut beaucoup de pédagogie. Il faut expliquer, aider à comprendre l'histoire. C'est un travail d'enseignant très important, mais pas seulement d'enseignant. La société civile doit y participer d'une façon générale. Il y a donc les cérémonies, mais c'est toute l'année qu'il faut apprendre à apprendre, à savoir, à connaître et à accepter l'humanité dans sa diversité...
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