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Il y a eu des polémiques bien inutiles pendant cette campagne, qui n'ont pas grandi mon adversaire du second tour... Il a eu dans cette élection la défaite amère. Ses mots, ses accusations mensongères à mon encontre ont certainement dépassé sa pensée autant qu'ils ont outragé la vérité. En cette période de danger, il nous faut rester unis pour surmonter ensemble les épreuves.
Notre devoir est d'assurer à nos enfants un avenir plus serein, en agissant avec détermination contre la haine et la violence qui nous menacent. Au CRIF mon principal, mon unique objectif sera la lutte contre l'antisémitisme.
Richard Prasquier, président courageux a fait un travail remarquable. Aujourd'hui à droite comme à gauche, nos dirigeants politiques comprennent qu'attaquer les Juifs c'est attaquer la République. La République nous défend, mais ce n'est pas assez. Il faut aller plus loin. Nous devons nous mobiliser plus largement.
Ce que je propose pour les trois ans qui viennent, c'est une vaste ouverture. Ouverture vers le Consistoire en premier lieu, par exemple en proposant au président du Consistoire de nommer un vice-président du CRIF, sans condition. Ouverture aussi vers toutes les institutions juives, vers les jeunes, vers les femmes, vers des individus représentant toutes les sensibilités politiques, de la gauche à la droite, car le CRIF doit représenter toutes les tendances.
Ouverture aussi vers les régions de France et les départements d'Ile-de-France qui sont les plus exposés aux dangers qui nous menacent.
L'une de mes premières actions sera dans ce but de changer les statuts dès le 30 juin, et d'élargir notre assemblée générale, d'y faire entrer des personnalités qui ont eu un parcours exemplaire dans le monde économique, universitaire, scientifique ou administratif et qui pourront, avec les dirigeants actuels, constituer un nouveau vivier de dirigeants communautaires. Autre avantage, ils faciliteront aussi nos relations avec la communauté nationale. Et pour éviter toute dilution, on augmentera sensiblement le nombre de délégués des institutions existantes.
Il est clair que le Président ne peut pas tout faire. Il doit s'appuyer sur les membres du comité directeur et de l'assemblée. Chacun d'entre eux doit s'engager dans les commissions. Chaque commission doit travailler comme un think tank qui pose les problèmes et cherche des solutions dans ses domaines d'attribution, qui convoque des experts, et fait connaître le résultat de ses travaux le plus largement possible à l'intérieur et à l'extérieur du CRIF et via la newsletter.
Les sujets à traiter sont ceux qui concernent la vie des juifs en France de la laïcité, à l'éducation, et à internet, de la sécurité aux relations avec les pouvoirs publics et avec la société civile.
Je veux aussi redonner vie à l'association des amis du CRIF que j'ai créée en 2005 et qui permet des adhésions individuelles à tous les sympathisants du CRIF. Et on en a besoin. On l'a vu dans l'affaire Al Manar où il fallait réunir des milliers de signatures pour empêcher la diffusion en France de cette chaîne du Hezbollah, ou le 7 avril 2002 pour encadrer cette marche de la République à la Bastille qui avait réuni 150.000 personnes, ou lors des douze heures pour Israël à la Porte de Versailles où nous avions reçu 25.000 personnes et entendu notamment Sarkozy et Hollande.
Lecteurs d'Actu J, le CRIF a besoin de vous. Je reviendrai vers vous avec des propositions concrètes d'adhésion. Je sais que vous serez nombreux à répondre présents. J'aime le CRIF parce que cette grande et belle institution reste l'unique et indispensable pont qui relie la communauté aux pouvoirs publics. Le CRIF mérite que notre communauté y consacre tous ses talents.