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Roger Cukierman (Paris 19e, 23 août 19361,2) a été le neuvième président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), fonctions dans lesquelles il a succédé, en mai 2001, à Henri Hajdenberg. Son mandat s'est achevé en mai 2007, les statuts du CRIF n'autorisant que deux mandats successifs de trois ans à la tête de cette institution.
La famille Cukierman est originaire du village polonais d'Ozarow, situé au sud de Varsovie. Le père de Roger Cukierman, fuyant la misère et l’antisémitisme, rejoint la France en 1932.
Diplômé de l'ESCP Europe, Roger Cukierman a exercé de hautes responsabilités dans la Compagnie financière Edmond de Rothschild, mais également au sein de l'Israël General Bank et de l'Israel 2000 Mutual Fund. Il est toujours membre du bureau exécutif de Cukierman & Co. Investment House Ltd., fonds d'investissement basé en Israël et présidé par son fils Édouard Cukierman.
Lors du débat sur le second tour des élections présidentielles françaises de 2002, opposant Jacques Chirac à Jean-Marie Le Pen, il tient propos polémiques au quotidien israélien Haaretz : « Roger Cukierman a dit qu'il espérait que la victoire de Le Pen dimanche servirait à réduire l'antisémitisme musulman et le comportement anti-israélien, parce que son score est un message aux musulmans leur indiquant de se tenir tranquilles. » Curkieman affirme toutefois que ces propos ont été sortis de leur contexte. Alors qu'Actualité juive affirmait en appui que 95% des incidents visant la communauté juive auraient été perpétrés par des individus de la communauté musulmane, ils ont été condamnés par la rédaction de radio Shalom et Jean-Yves Camus déclarait : « Cette déclaration est un très mauvais coup porté à l'entente entre communautés. Il ne faudra pas s'étonner si les citoyens d'origine maghrébine considérent la communauté juive, en bloc, comme leur ennemi ».
Il s'est fait remarquer par un discours lors d'un dîner avec le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, discours qui avait suscité une polémique, en janvier 2003. Lors d'un dîner du CRIF, le 27 janvier 2003, Roger Cukierman a dénoncé une « alliance brun-vert-rouge » antisémite, provoquant le départ de la salle de Gilles Lemaire, secrétaire national des Verts.
Le jeudi 4 septembre 2008, la LCR dépose plainte pour « injures », après avoir demandé de multiples fois aux dirigeants du CRIF de se rétracter, arguant que la déclaration de Cukierman a été faite « du fait de leur engagement pour la reconnaissance des droits nationaux du peuple palestinien. ». Lors de ce procès plusieurs témoins seront cités par Alain Krivine qui représentera la LCR : Stéphane Hessel, ambassadeur de France, Gilles Lemaire, ancien secrétaire national des Verts et Rony Brauman, ancien président de « Médecins sans frontières ». Roger Cukierman a été relaxé, les magistrats estimant que ses propos "n'ont pas dépassé les limites de la polémique autorisées en la matière, le prévenu ayant pu légitimement s'exprimer, dans un discours politique, pour dénoncer des débordements et mettre en garde contre les risques de certaines dérives".
Parmi ses autres responsabilités communautaires, Roger Cukierman exerce ou a exercé les fonctions suivantes :
Vice-président de l'Alliance israélite universelle,
Vice-président du Congrès juif européen,
Vice-président du Congrès juif mondial.