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Netanyahu : «L'islam radical sera défait»

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27 Mai 2010
En visite jeudi 27 mai 2010 à Paris à l'occasion de l'entrée d'Israël dans l'OCDE, et avant de rencontrer Barack Obama à Washington mardi prochain, Benyamin Nétanyahou répond aux questions de l’édition du Figaro du même jour.

Où en sont les relations entre Israël et la France?

Mes relations personnelles avec Nicolas Sarkozy sont très amicales. Nous nous connaissons depuis des années et j'apprécie son intérêt pour Israël. Entre des amis et des membres d'une même famille, nous pouvons avoir des désaccords occasionnels, mais la fraternité est là. Nous appartenons à la communauté des nations libres, et l'admission d'Israël dans l'OCDE en est le symbole.
JCall, un groupe comprenant de nombreux représentants de la communauté juive en France et en Europe, a récemment critiqué dans une lettre ouverte la politique de votre gouvernement.

Quelle est votre réaction?

Je crois qu'ils s'égarent. J'ai, dès le premier jour de mon entrée en fonction, appelé à la reprise des pourparlers de paix avec les Palestiniens. J'ai reconnu dans mon discours à Bar-Ilan l'idée de deux États pour deux peuples et me suis prononcé en faveur de la paix avec un État palestinien démilitarisé, qui reconnaîtrait Israël en tant qu'État juif. Nous avons, au cours de l'année écoulée, levé des centaines de barrages en Cisjordanie pour faciliter la reprise économique chez les Palestiniens. Malheureusement, rien de tout cela n'a été suivi par des mesures réciproques de leur part. En fait, ils ont fait l'inverse. Ils refusent de reprendre des pourparlers directs et ont mis des préconditions à la relance de ce dialogue. Ils ont essayé de bloquer l'accession d'Israël à l'OCDE, ont appelé à l'expulsion d'Israël de l'ONU et ont baptisé plusieurs de leurs places du nom de terroristes connus. Tout ceci va à l'encontre de l'esprit de la paix. Un examen objectif de ces faits devrait plutôt conduire les Juifs comme les non-Juifs français et européens à appeler les Palestiniens à revenir à un esprit plus pacifique plutôt que de condamner Israël.

Les États-Unis souhaitent la création d'un État palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale. Votre position sur ce sujet a-t-elle évolué?

Une perception répandue dans certains milieux, en Europe et ailleurs, est que la question de Jérusalem et la présence de communautés israéliennes en Cisjordanie seraient à l'origine du conflit. Or ce conflit a en réalité commencé dans les années 1920 et a duré pendant cinquante ans, avant même qu'il y ait une seule colonie israélienne en Cisjordanie. Nous avons quitté le Liban, nous nous sommes retirés de Gaza, et ces endroits sont tombés sous le contrôle de militants soutenus par l'Iran, qui ont tiré des milliers de roquettes contre Israël. Leur but n'est pas que nous nous retirions de Cisjordanie, mais que nous nous retirions aussi de Tel-Aviv. Ils veulent liquider l'État d'Israël. La véritable cause du conflit n'est donc pas la question des Territoires occupés par Israël en 1967. On nous demande, et je l'ai accepté, de reconnaître un État palestinien comme l'État légitime du peuple palestinien. Comment est-il possible que les Palestiniens refusent de reconnaître l'État du peuple juif? C'est là où se trouve la véritable cause de ce conflit, et c'est là où la solution se trouve aussi. Sans cela, un retrait de Cisjordanie et un traité de paix ne résoudront rien.

Quels gestes attendez-vous des Palestiniens pour revenir à des pourparlers directs?

Je ne pose aucune condition à la reprise des négociations. Mais il y a deux éléments critiques pour parvenir à la paix, et pour persuader les Israéliens de faire des concessions significatives pour l'obtenir.

Le premier est qu'un partenaire palestinien accepte la reconnaissance de l'État juif. Un État palestinien ne doit pas être établi pour continuer le conflit. Il doit coïncider avec l'établissement d'une paix durable. Ce qui signifie la fin des revendications ultérieures et que la question des réfugiés palestiniens soit résolue en dehors des frontières d'Israël. Le second est que cet État palestinien soit démilitarisé. Nous ne pouvons pas répéter les expériences tragiques du Sud-Liban et de Gaza pour nous retrouver en Cisjordanie avec des bases établies par des clients de l'Iran, depuis lesquelles des milliers de missiles seront tirés contre le territoire israélien. La reconnaissance de l'État juif par les Palestiniens et la démilitarisation de la Cisjordanie sont les deux conditions essentielles à la paix.

On est passé, il y a quelques semaines, à côté d'une confrontation entre Israël et le Hezbollah.

Avez-vous aujourd'hui la certitude que le Hezbollah n'a pas de missiles Scud au Liban?

L'Iran et le Hezbollah ont tenté de fomenter des tensions à notre frontière nord et de persuader la Syrie que nous préparions une attaque. Tout ceci n'était qu'une mise en scène. Nous avons fait savoir que notre objectif était la paix avec tous nos voisins, Syrie et Liban inclus. Hélas, l'Iran et la Syrie continuent de fournir des armes au Hezbollah. Au cours des quatre dernières années, des livraisons massives d'armes au Hezbollah ont eu lieu. Nous en avons intercepté certaines, dont un navire chargé de plus de 200 tonnes d'armes et de roquettes destinées à être tirées contre des civils israéliens. Mais d'autres sont passées. C'est un élément déstabilisant.

La France et les États-Unis se sont récemment rapprochés de la Syrie. À quelles conditions reprendriez-vous les négociations avec Damas?

J'ai parlé de ceci avec le président Sarkozy. Le principal obstacle aux négociations avec la Syrie est son insistance à ce qu'elles soient conclues avant d'avoir commencé. C'est une assez drôle de conception d'un traité de paix. C'est là le principal obstacle.

Un accord se dessine entre Washington, Moscou et Pékin à l'ONU pour de nouvelles sanctions contre l'Iran. Croyez-vous à l'efficacité de ces sanctions? Sinon, une option militaire est-elle toujours envisagée?

Le danger d'un Iran nucléaire pour la paix et la stabilité, non seulement au Moyen-Orient mais aussi pour le monde, est aujourd'hui bien compris. L'Iran soutient des mouvements terroristes, tout autour d'Israël, au Liban et à Gaza, et pourrait le faire en Asie ou en Europe. Les terroristes ne peuvent pas développer eux-mêmes des armes nucléaires. Mais les régimes qui les soutiennent peuvent leur en fournir, sans avoir besoin de brandir des menaces directes avec des missiles. On peut donner une arme nucléaire à des terroristes, la mettre dans un conteneur, l'embarquer à bord d'un navire et la faire apparaître dans n'importe quel port. Les régimes militants islamiques comme l'Iran n'obéissent pas aux règles de prudence et de calcul des coûts et des bénéfices, du type de celles qui ont guidé les choix de toutes les puissances nucléaires depuis le début de l'ère nucléaire. Le plus grand danger auquel le monde ait à faire face est de voir des régimes islamiques militants se doter de l'arme nucléaire. Une arme nucléaire iranienne ou une prise du pouvoir des talibans au Pakistan doivent être prévenues par tous les moyens par la communauté internationale.

La Turquie, longtemps un allié et un partenaire d'Israël, est devenue très critique vis-à-vis de vous. Cela vous inquiète-t-il?

Je pense que la direction générale de la politique turque et son attitude envers Israël sont les conséquences d'un changement plus profond dans ce pays, et non pas ses causes. Nous préférerions que des relations pacifiques et productives, comme celles que nous avons entretenues au cours des deux dernières décennies, puissent reprendre. Mais la décision revient aux Turcs. Nous espérons qu'ils réaliseront l'intérêt de poursuivre leur partenariat avec Israël.

Quelle est la signification économique et politique de l'entrée d'Israël dans l'OCDE?

Israël a entrepris une transformation majeure, qui n'a pas été appréciée à sa juste valeur par des médias focalisés sur des sujets comme le terrorisme ou la colonisation. Israël est devenu l'une des puissances technologique du monde et se situe aujourd'hui juste après les États-Unis et le Canada dans la recherche, l'innovation et l'éducation. Nous avons connu une croissance spectaculaire et le potentiel économique que nous pourrons développer à travers des échanges de technologie bénéficiera à l'OCDE tout entière.

L'un des défis actuel est aussi de développer la situation économique des Palestiniens et de nos voisins. La coopération entre Israël, les Palestiniens, la Jordanie et l'Égypte - et, qui sait, peut-être un jour la Syrie et le Liban - pourrait contribuer à l'amélioration de la condition de tous. Cela ne se substitue pas à la paix politique, mais cela pourrait grandement l'aider.

Quelle place voudriez-vous laisser dans l'histoire d'Israël?

Israël est un pays différent des autres. C'est le seul pays du monde à être menacé de destruction. Personne ne veut rayer la France de la carte, c'est une particularité de l'État juif. Rappelez-vous que nous avons traversé une terrible expérience historique dans notre passé récent. Le peuple juif a payé d'un prix terrible le fait de ne pas avoir d'État. Que pouvons-nous imaginer quand nous entendons Nasrallah (le chef du Hezbollah, NDLR) ou Ahmadinejad (le président iranien, NDLR) parler de rayer Israël de la carte? Ce n'est pas un concept abstrait. Le premier ministre d'Israël a donc pour mission première d'assurer la survie de l'État juif, parce que l'histoire ne donnera pas une seconde chance aux Juifs. Sa seconde responsabilité est d'arriver à une paix réaliste. Ce qui signifie une paix qui aille au-delà des déclarations de bonne foi et des vœux pieux, et cela doit se traduire par de robustes garanties de sécurité.

Vous vous êtes décrit comme un faucon pragmatique. Êtes-vous plus «faucon» ou plus «pragmatique»?

Le Moyen-Orient est une région dangereuse, dans laquelle la seule paix qui dure est une paix que vous pouvez défendre. Si la paix implique d'affaiblir vos défenses, elle ne tiendra pas. Nous devons relever le défi d'arriver à une telle paix. Et aussi celui d'exploiter les possibilités qu'offre la nouvelle ère technologique qui commence. Quand je vois les importants changements à l'œuvre en Asie et à travers le monde, quand je vois ce que nous avons été capables de réaliser dans un pays où nous grattions le sable il y a à peine soixante ans, j'ai confiance dans l'avenir. Mais il y a des forces rétrogrades, comme celles des radicaux islamiques, qui s'opposent à la nouvelle civilisation de l'information et déploient contre elle une violence sans limites. Comment avancer vers l'avenir si nous devons en permanence lutter contre ces forces rétrogrades? Je crois que nous arriverons à les vaincre et que l'islam radical sera défait. Mais nous avons déjà vu d'autres idéologies fanatiques. Elles ont finalement été vaincues, non sans avoir auparavant causé de terribles souffrances au monde civilisé, et à mon propre peuple. Et cela ne doit pas se répéter.

Photo : D.R.

Un accord qui «ne résout rien sur le fond»

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18 Mai 2010
François Géré, directeur de recherches à l'Université Paris III et président fondateur de l'IFAS (Institut français d'analyse stratégique), revient, dans nouvelobs.com, sur l'accord Turquie-Brésil-Iran sur le nucléaire, annoncé lundi 17 mai 2010.

Que signifie l'accord sur le projet d'échange de combustible nucléaire entre l'Iran, la Turquie et le Brésil ? Prévoit-t-il l'abandon de nouvelles sanctions du Conseil de Sécurité de l'ONU à l'encontre de Téhéran ?

Il a deux conséquences à court terme : le report - et non l'abandon - des sanctions de l'ONU, et l'éloignement de la menace d'un Iran qui enrichit lui-même son uranium pour le réacteur de recherche nucléaire de Téhéran. Mais l'accord ne fait que reporter le problème, il ne résout rien sur le fond. Il prévoit uniquement l'envoi de 1.200 kg d'uranium enrichi à 3,5% en Turquie, qui est le total fixé en octobre 2009. Depuis, les Iraniens ont continué à enrichir de l'uranium et disposent de bien plus des 1.200 kg qu'ils s'engagent à envoyer. L'accord ne garantit pas qu'à chaque fois que l'Iran reconstitue son uranium, il l'enverra en Turquie. Le pays ne s'engage pas non plus à arrêter d'enrichir lui-même de l'uranium. Dans six mois, on pourrait se retrouver dans la même situation qu'aujourd'hui et arriver à une tonne d'uranium enrichi sur le territoire iranien.

Sur quoi l'accord peut-il déboucher ?

L'accord ouvre néanmoins la porte à un nouveau dialogue. Le gouvernement iranien indique qu'il veut reprendre le dialogue avec les 5+1 mais l'obtention d'un accord satisfaisant s'annonce difficile. Le Brésil et la Turquie viennent s'ajouter, avec la Russie et à la Chine, à la liste des pays qui s'opposent à des sanctions contre Téhéran. Cela fait quatre pays qui seraient contre de nouvelles sanctions, contre quatre autres qui seraient pour. La position diplomatique de l'Iran semble renforcée. Les grandes puissances sont maintenant dans l'attente de propositions sérieuses, constantes et crédibles de la part de Téhéran.

En quoi cet accord entre l'Iran, la Turquie et le Brésil est une médiation de "la dernière chance", comme l'ont qualifié Washington et Moscou ?

Cet accord était la dernière étape avant de nouvelles sanctions prises par le Conseil de Sécurité de l'ONU à l'encontre de Téhéran. Les Iraniens ont réussi à monter un accord qui dans l'état actuel, désamorce le processus grave qui était engagé et reporte de possibles sanctions à leur égard.

La Chine, qui a pris part aux discussions sur de nouvelles sanctions éventuelles, a-t-elle joué un rôle particulier dans la signature de l'accord avec le Brésil et la Turquie ?

La Chine a clairement poussé l'Iran à lâcher du lest. Pékin est très favorable à une entente sur la question du nucléaire iranien et la position chinoise est de dire qu'il y a de la place pour un accord. La Chine a un rôle de coéquipier.

De son côté, Israël a accusé Téhéran de manipulation en faisant semblant d'accepter un enrichissement de son uranium en Turquie. Ces accusations sont-elles fondées ?

Les Israéliens n'ont pas confiance. La position d'Israël est de dire à Téhéran : "On n'y croit pas, vous ne cherchez qu'à reporter les sanctions". Pour l'instant, l'Iran n'a fait que menacer d'enrichir son uranium à 20% mais n'a pas encore commencé à le faire. La peur d'Israël est que l'Iran enrichisse son uranium à plus de 20%. Si les Iraniens renoncent à démarrer l'enrichissement, cela écarte une échéance dangereuse.

Photo (François Géré) : D.R.

L'accord sur le nucléaire iranien "ne résout rien sur le fond" (nouvelobs.com)

Quand Shanghaï était aussi juive..., par Bruno Philip

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10 Mai 2010
Albert Londres, mort dans le paquebot qui le ramenait de Chine en France, disait de Shanghaï qu'elle était "de mère chinoise, de père américano-anglo-franco-germano-hollando-italo-nippon-judéo-espagnol". A l'heure où la mégapole brille de tous ses feux pour cause d'Exposition universelle, on avait peut-être un peu oublié, entre autres identités, le passé juif de celle qui fut le cosmopolitisme fait ville.

Georges Bensoussan : «Depuis quand choisit-on son ennemi et son partenaire pour négocier ?»

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10 Mai 2010
Pourquoi avez-vous signé "l’appel à la raison" de JCALL ?

Faisal Shahzad, du rêve américain au terrorisme

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06 Mai 2010
Lorsqu'il leva la main droite et prononça le fameux «serment de fidélité», ce 17 avril 2009 dans un petit tribunal de Bridgeport dans le Connecticut, Faisal Shahzad, désormais citoyen des États-Unis d'Amérique, réalisait enfin le rêve américain. Il pourrait voter, faire venir des membres de sa famille du Pakistan et voir grand au pays de tous les possibles. Seules lui restaient interdites la présidence et la vice-présidence, réservées aux citoyens nés sur le sol américain.

Tensions à la tête de l'Autorité palestinienne

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06 Mai 2010
Ce pourrait être l'histoire d'un tandem d'hommes de pouvoir, unis par une claire répartition des rôles : d'un côté le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, dont l'activité de globe-trotter est consacrée aux contacts avec les hommes d'Etat à travers le monde ; de l'autre, son premier ministre, Salam Fayyad, qui s'efforce de créer les conditions d'un futur Etat palestinien par une action concrète sur les plans économique et institutionnel.

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