Question : Vous publiez un ouvrage qui est particulièrement illustré et qui est consacré aux caricatures pour le moins agressives ou antisémites, qui ont été publiées par de grands quotidiens arabes, européens, américains et sur l’Internet, depuis le début de la seconde Intifada. Pourquoi ce livre ? Quel en fut le facteur déclenchant ?
Question : Monseigneur, il semble qu’il y ait une tradition séculaire qui veuille que dans la ville de Lyon, vos prédécesseurs aient joué un rôle particulier et de toute importance, dans les relations judéo-chrétiennes. Nous pourrions évoquer l’affaire Barbie, l’affaire du carmel d’Auschwitz ou, par exemple, la reconnaissance de l’état d’Israël par le Vatican. Comment expliquez-vous qu’il en ait été ainsi et que les autorités ecclésiastiques lyonnaises aient pu jouer un tel rôle ? Entendez-vous également œuvrer à votre manière et renforcer l’amitié judéo-chrétienne ?
Question : Vous avez dirigé un ouvrage collectif dont la presse s’est largement fait écho, Les territoires perdus de la République. Antisémitisme. Racisme et sexisme en milieu scolaire. Les enseignants qui ont accepté de collaborer témoignent de leurs difficultés respectives et de l’incroyable violence qui peut régner dans certains établissements scolaires. Cette violence est en partie dirigée contre des élèves ou des professeurs de confession juive. Vous semble-t-il que ce livre a permis de soulever le problème, de dénoncer l’incroyable permissivité qui règne ici ou là, et de stigmatiser les agressions antisémites qui sont perpétrées dans les collèges et lycées ?
"Sous l’Occupation, les trois quarts de la population juive métropolitaine ont échappé à la déportation et à la mort : ce ne fut pas uniquement grâce aux Justes, mais ils y ont joué un rôle majeur, notamment dans le sauvetage des enfants".
Question : Vous venez de publier « Une histoire personnelle de l’antisémitisme » (Editions Robert Laffont, 2003). Vous prévenez le lecteur que ce livre a moins pour objet d’expliquer la genèse de l’antisémitisme contemporain que d’en proposer un « état des lieux » correspondant à ce que vous avez pu observer, de la fin des années 70 à aujourd’hui. Le lecteur suit donc votre cheminement tout au long de ces années ; vos interrogations, vos doutes, vos engagements respectifs. Pourquoi avez-vous tenu à personnaliser le récit que vous faîtes de ces trente dernières années ?
1) Tout d’abord je prends acte – avec une certaine surprise – de la franchise de Dominique Vidal. Le rédacteur en chef adjoint du Monde Diplomatique reconnaît publiquement qu’il se fait un devoir de ne jamais expliquer à ses lecteurs, de manière claire, précise et honnête, quelles sont les thèses et les positions du Likoud sur la question du conflit israélo-palestinien. En quelques mots, Dominique a tout dit et a révélé sa conception stalinienne de l’information. Je l’accorde à Monsieur Vidal, il est beaucoup plus pratique d’instruire le procès d’une personne à qui on a interdit par avance la parole. C’est une technique très efficace.