Editorial du président
|
Publié le 14 Septembre 2012

Blasphème, liberté et nullité

Un éditorial de Richard Prasquier

 

Je suis actuellement en Grèce, avec une délégation du CRIF qui est allée à la rencontre de la communauté juive ainsi que des responsables politiques de ce pays, où la très difficile situation économique a favorisé l’émergence d’un parti nazi en pleine croissance actuellement. Nous traiterons de ce sujet dans une Newsletter de la semaine prochaine.

 

Mais l’actualité nous a sauté au visage.

Il semble établi ce matin que le réalisateur du film n’est pas ce mystérieux « juif israélien installé aux USA », du nom de Sam Basile. Ce ne serait qu’un pseudo pour un dénommé Nakoula Basseley Nakoula, dont on écrit qu’il est copte et qu’il a un long passé judiciaire d’escroquerie et de trafic de stupéfiants.

 

En regardant  quelques   passages de ce film (il n’est pas question pour moi d’en voir plus), j’ai été saisi d’un sentiment de dégoût. Caricature imbécile et méchante, pornographie de bas étage, l’idée qu’il se soit trouvé des personnes pour produire et filmer une nullité d’une telle violence et d’une telle bêtise me dépasse.

 

Je fais partie de ceux qui pensent que le « blasphème » (je mets volontairement le terme entre guillemets) est une composante essentielle de la liberté d’expression et que nous ne devons en aucune façon mélanger le respect que nous devons aux individus quelle que soit la religion qu’ils pratiquent et les critiques, éventuellement de mauvais goût et blessantes, que l’on a peut porter aux dogmes de cette religion ou à ses manifestations rituelles. C’est là un critère essentiel d’une société ouverte.

 

Mais le meilleur soutien à ceux qui, pour des raisons parfois superficiellement honorables, préfèreraient verrouiller la liberté de critique religieuse,  mais aussi aux fanatiques qui rêvent de lapider les blasphémateurs de l’islam, et à ceux qui profitent de tous les prétextes pour exhaler leur haine contre les Etats Unis, contre Israël et contre les Juifs , est l’homme qui a concocté un pareil  navet.

 

Richard Prasquier

Président du CRIF