Jean-Pierre Allali
Vis et ris !, par Pierre Lurçat (*)
C’est un hymne à la maman disparue, une « Eshet Hay’il » (Femme vaillante) à ses parents et à ses grands-parents que nous livre l’auteur. « Vis et ris ! », c’est la traduction en français des paroles yiddishs que sa mère aimait lui susurrer quand elle était de ce monde : « Leib und Lach ! ».
Les mots et dictons dans la « Mameloshen », la langue maternelle, parsèment d’ailleurs cet ouvrage : « A bittere Schiksaal » (Un destin amer), « A Wunderbare Wohnung » (Un appartement extraordinaire), « Noch mit uns Lebens » (Il nous reste la vie », « Sei nicht kein Ferd » (Ne sois pas un cheval), « A guter Herz » (Un bon cœur), « Douss is a Mitsvé » (C’est une bonne action) …
Pierre Lurçat, né aux États-Unis, fils de François Lurçat et de Lilian Lipah Kurz , native de Jérusalem en 1928 (« Do bin ich geboren ») n’a découvert son judaïsme que tardivement, vers l’âge de dix-sept ans. Il n’avait pas célébré sa Bar Mitsva, n’avait jamais observé le jeûne de Kippour ni mis les pieds dans une synagogue. La rencontre a été foudroyante et, depuis, il s’est jeté à corps perdu dans l’étude et la pratique du judaïsme. Un self-made Jew ! Bref, chassez le naturel, il revient au galop ! « Du bist geboren Yid, du bist a Yid » ( Tu es né juif, tu es un Juif). Pierre Lurçat vit désormais à Jérusalem.
Les chansons que fredonnait sa maman lui reviennent en mémoire : « Parlez-moi d’amour », écrite par Jean Lenoir en 1930 et interprétée par Lucienne Boyer, « Fleur de Paris », écrite en 1944 par Maurice Vandair ou encore « Marjolaine » de Francis Lemarque (Nathan Korb !) que chantait Renée Lebas.
« Wouss brennt ? ». Qu’est-ce qui brûle ? « Liebe brennt ». L’amour brûle.
Plusieurs photographies illustrent ce livre émouvant. À découvrir !
Jean-Pierre Allali
(*) Autoédition. Décembre 2020. 160 pages.