Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean-Pierre Allali - Racée, par Rachel Khan

26 Janvier 2022 | 126 vue(s)
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Actualité

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Il est peut être temps de poser à ceux qui relaient les théories du complot - en particulier sur les réseaux sociaux - des questions déstabilisantes.

Dans une interview donné à Patrick Perotto de L'Est Républicain, je suis revenu sur l’un des défis des années à venir : combattre les idées de haine qui se répandent sur internet

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Des 27 avril au 10 juin 2016, se tiendront les journées nationales des Mémoires de la traite de l’esclavage et de l’abolition.  Souvenons-nous.

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Opinion

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

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Racée, par Rachel Khan (*)

 

Juriste, scénariste et actrice, Rachel Khan est véritablement « racée » ou, comme aimait le dire Romain Gary, « additionnée ». En effet, elle est noire, gambienne, d’origine musulmane et catholique par son père. Un brin animiste aussi. Et, par sa mère, blanche, juive et française. Un « pedigree » impressionnant mais quelque peu gênant à l’heure où nous vivons dans un monde où chacun est sommé de choisir clairement son camp. Jouant sur les mots et « au nom de tous nos mots », elle jette un regard critique sur une série de vocables qui ont fait récemment leur apparition dans le langage courant et, « Ô Races, ô des espoirs ! », elle nous gratifie d’un véritable bain de fraîcheur et de jouvence.

Car il ne faut pas se voiler la face : de nombreux vocables présentés comme des outils indispensables pour combattre le racisme, enfoncent en fait le couteau dans les plaies qu’ils prétendent cicatriser. En réalité  « L’apparition de ces nouveaux mots empêche profondément d’avancer car ils excusent tout ». Et donc, comme le disait Albert Camus, mal nommer un objet, c’est se condamner à ajouter aux malheurs du monde.

Rachel Khan n’y va pas par quatre chemins dans sa remarquable monstration : « Par exemple, ‘racisé(e) ou ‘afro-descendant(e)’ me font froid dans le dos. Il a pourtant fallu que je les avale, ces termes, au point de devenir une ‘ femme de couleuvre’… »

Ainsi en est-il du mot « souchien », prononcé pour la première fois en 2007 à la télévision par Houria Bouteldja, porte-parole des Indigènes de la République. C’est le symbole même d’une méthode qui veut lutter contre la discrimination par la discrimination en ouvrant la voie à une forme de sécession.

Voici aussi « Racisé », qui, outre une vilaine sonorité, sonne comme ostracisé ou excisé et qui n’aboutit qu’à séparer les Blancs des non-Blancs.

Le terme d’origine anglo-saxonne, « Afro-descendant », n’a selon la rabbine Delphine Horvilleur comme objet que de faire « des douleurs du passé un support identitaire ». C’est ce que Romain Gary, souvent cité par Rachel Khan, appelait « un dévergondage du langage ».

Voici encore « Intersectionnalité », terme devenu le « ‘must have’ des racisées afro-descendantes », un mot qui, tous comptes faits, porte en lui les germes et le marque de la division.

« Où sont les roux ? » se demande l’auteure, en parodiant le documentaire de Rokhaya Diallo « Où sont les Noirs ? » pour aborder le sujet des « Minorités ».

Les quotas, la cause, le vivre-ensemble, la diversité, la mixité, la non-mixité, les collectifs,  s’ajoutent à ces « mots fourre-tout qui ne vont nulle-part ».

Face à ce déferlement sémantique, Rachel Khan tente de faire émerger quelques mots qui réparent : intimité, silence, invisible, désir, créolisation, signature…

Bref, « nous avons encore le choix des mots ».

Remarquable !

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions de l’Observatoire. Février 2021. 160 pages. 16 €.