Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Lisa Neumann, par Michèle Kahn

12 Octobre 2022 | 114 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

Eté 2014. Pendant 1 mois et 18 jours, Israël a vécu au rythme des alertes et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Un an plus tard. Juillet 2015 : Que reste-t-il de ces jours d’angoisse ?

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

Pages

Lisa Neumann, par Michèle Kahn (*)

 

Avec son magnifique roman « Shanghaï la Juive » (Flammarion, 1997 et Le Passage, 2015), Michèle Kahn nous avait permis de découvrir l’étonnante épopée des Juifs qui avaient choisi de se réfugier en Chine aux heures sombres de l’enfer hitlérien. On retrouve certains de ses héros dans son nouveau livre. Nous sommes à Hong Kong dans la nuit du 30 juin 1997 à quelques heures du 1er juillet 1998 qui va voir l’Union Jack, drapeau du Royaume-Uni, céder la place à la fleur de Bauhinia des couleurs de la Chine. Toute la population ne cache pas sa joie. Pourtant, Lisa Neumann, elle, ravale ses sanglots. Une angoisse l’étreint : son père, Walter Neumann, qui avait quitté la ville pour aller se baigner dans la petite crique de Macao en compagnie de son secrétaire particulier, Martin Chen, a mystérieusement disparu. « Avait-il été emporté au loin par un courant marin ? Un gang l’avait-il enlevé en vue d’une forte rançon ? ». Le commissaire Chu mène l’enquête. Pour Lisa, pour sa mère, Muriel et pour ses frères David et Jonathan, c’est la plus profonde inquiétude.

Au fil des pages, on va croiser la route d’un personnage sinistre, Wilfried Keller, alias Arnold Schuler alias Wilhelm Tell, Guillaume Tell, criminel nazi dont les actes meurtriers avaient été dénoncés par d’anciens détenus de Dachau et de Mauthausen.

Pour les besoins de l’enquête qu’elle décide de mener de son côté, Lisa se retrouve à Zurich, en Suisse où vit son ami, Stefan Meier. On va peu à peu découvrir que la Suisse, notamment par le biais de certains banquiers, n’a pas été très nette dans le traitement des avoirs de Juifs qui avaient disparu pendant la Shoah. Les demandes de recouvrement des familles ont été ignorées et mises sous le boisseau. D’immenses fortunes ont été ainsi dérobées aux ayants-droits. Le Congrès Juif Mondial s’était même emparé de l’affaire ! Lorsqu’on avait découvert que « l’UBS faisait broyer de pleins chariots d’archives datant du temps d'Hitler, relatives à des ventes forcées à Berlin. Une violation flagrante de l’engagement des banques suisses à ne pas détruire les archives de l’époque nazie ».

L’amour n’est pas absent dans ce roman, pour ainsi dire policier. Et tout finit par un mariage !

Très agréable à lire. À découvrir !

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Le Passage. Mars 2022. 318 pages. 10,50 €.