Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean-Pierre Allali - L'invisible de la rue Vaucouleurs - Sarah Halimi, femme juive assassinée en 2017

24 Mai 2023 | 130 vue(s)
Catégorie(s) :
France

"The strength of a Nation always lies in the the way it looks at its History and and its ability to teach it to future generations".

 

"La force d’une Nation réside toujours dans le regard qu’elle sait porter sur son histoire et sa capacité à l’enseigner aux générations suivantes."

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

Francis Kalifat, the Crif President gave a speech at the annual Crif's dinner 2017. 

Né à Tunis en 1920, Albert Memmi, s’il a été considéré, à travers certains de ses romans, comme le chantre du judaïsme tunisien, demeure surtout, le théoricien du colonialisme

C’est l’histoire d’un mariage mixte raté. Un mariage entre une Juive et un Musulman, Julie et Sam. 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

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Opinion

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

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L’invisible de la rue Vaucouleurs - Sarah Halimi, femme juive assassinée en 2017. 250 personnalités pour penser l’Affaire et ses enjeux, Sous la direction de Guy Bensoussan, du Grand rabbin de France, Haïm Korsia et de Michel Gad Wolkowic (*)

 

Véritable gageure, ce livre est, tout compte fait, une réussite. Là où l’on pouvait, légitimement, s’attendre à un côté répétitif voire redondant, on réalise, au fil de la lecture qu’il n’en est rien, et que chaque contribution est originale. Certains textes, par ailleurs, qui, faute de place et de politique éditoriale, n’ont pas été retenus pour la version papier, peuvent être consultés ici.  

Les textes ont été réunis en neuf chapitres :

I. Ouverture. Pourquoi ce livre ?

II. Sarah Halimi, la femme avant l’Affaire. Portraits.

III. Métaphysique de l’Affaire Halimi. Réflexions des philosophes et intellectuels.

IV. À défaut d’un procès. Justice, justice, tu poursuivras !

V. Psychopathologie de la haine antijuive. Experts contre experts.

VI. Une affaire française ou À la recherche du courage en politique.

VII. Blasphème de l’antisémitisme ou comment déplaire à Dieu.

VIII. Survivre-Ensemble. Quel avenir ?

IX. Rendre justice.

Trois éclairages sont également proposés : 1/ La commission d’enquête parlementaire et la loi dite « Sarah Halimi. 2021-2022. 2/ L’école face à l’antisémitisme. 3/ La dernière vague antisémite en France (2000-2023). Réflexions et état des lieux.

Miracle donc, véritablement, de voir des leaders politiques, des responsables communautaires, des penseurs, des dignitaires religieux, exprimer leur sentiment sans que le lecteur ait l’impression de répétition. On ne saurait citer tous les intervenants mais notons quand même, parmi eux : le Pape François, le Grand Rabbin Haïm Korsia, le Pasteur François Clavairoly, Monseigneur Laurent Ulrich, Élie Korchia, Moshe Sebbag, François Hollande, Manuel Valls, Pap Ndiaye, Luc Ferry, Corinne Lepage, Martine Aubry, Yonathan Arfi, Richard Prasquier, Meyer Habib, Karen Taiëb, Joël Mergui, Marek Halter, Bernard-Henri Lévy, Noémie Halioua, François Heilbronn, Georges Bensoussan, Alain Finkielkraut, Rachel Khan… Nombreux sont les signataires d’origine arabo-musulmane : Boualem Sansal, bien sûr, mais aussi Ghaleb Bencheikh, Kamel Daoud, Tarek Obrou, Bouchera Azzouz, Nora Lakheal, Smaïn Laacher, Ismaël Saidi, Hassen Chalgoumi…

L’aspect à la fois tendre et affectueux de la victime, toujours à l’écoute des autres, le côté insupportable du racisme outrancier de l’assassin, l’attitude passive des policiers le  4 avril 2017, jour du crime, les attendus discutables sur les bouffées délirantes et le manque de discernement de Kobili Traore, le refus obstiné de toute reconstitution, la peur générale, en période d‘élections, de se mettre à dos, une partie de la population française et, comme le souligne Maître Gilles-William Goldnadel, « l’inconscient désir d’épargner l’antisémitisme islamique »,  tout est examiné à la loupe avec beaucoup d’intelligence et de sensibilité.

Ce bel ouvrage a été offert aux participants du dernier Dîner du Crif. Excellente initiative. À lire sans tarder. Pour que la mémoire de Sarah Halimi, née Lucie Attal à Nogent-sur-Marne en 1951 au sein d’une famille juive originaire de Constantine en Algérie, ville où eut lieu, en 1934, un pogrome mémorable, habitante du quartier de Belleville à Paris et qui repose désormais au cimetière de Givat Shaul à Jérusalem en Israël, demeure à jamais.

 

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions David Reinharc, février 2023, 352 pages, 23 €

 

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