Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Les médecins d’Auschwitz, par Bruno Halioua

07 Décembre 2022 | 342 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Mardi 10 octobre 2017, j'ai été reçu par le Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères pour un long tour d'horizon.

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#BlogDuCrif - Devoir de mémoire
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20 Septembre 2017
Catégorie : France

Il y a 76 ans, le 15 décembre 1941, 69 hommes ont été fusillés au Fort du Mont Valérien à Suresnes, dans les Hauts de Seine par les autorités d’occupations allemandes. Ces hommes, français et étrangers, furent arrêtés par les forces de polices françaises de la Préfecture de police du département de la Seine (à l’époque).

Je vais vous raconter l’histoire de Moritz Singer, mon oncle, le frère de ma mère, un de ces fusillés.

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

"The strength of a Nation always lies in the the way it looks at its History and and its ability to teach it to future generations".

 

"La force d’une Nation réside toujours dans le regard qu’elle sait porter sur son histoire et sa capacité à l’enseigner aux générations suivantes."

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

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Actualité

Dimanche 13 janvier 2019, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. Ensemble, au cours de cette journée, nous avons honoré le devoir de mémoire qui nous incombe et sommes devenus les témoins des témoins.

L'historien Laurent Joly publie un nouvel éclairage sur la collaboration de la France occupée à la déportation des juifs. Une œuvre magistrale.

Le Crif souhaite un prompt rétablissement à Jean-Pierre Allali suite à son récent accident et espère le retrouver très vite en pleine forme.

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Les médecins d’Auschwitz, par Bruno Halioua (*)

 

Terrifiant ! Épouvantable ! La lecture de cet ouvrage de Bruno Halioua est véritablement éprouvante. On croyait tout savoir, tout avoir lu sur la Shoah et voilà que nous découvrons une autre facette de cette période maudite : l’attitude et l’action des médecins, nazis d’une part, juifs d’autre part, dans le camp de la mort. Les références très nombreuses et les notes abondantes montrent que l’auteur s’est documenté à toutes les sources pour nous livrer ce témoignage irremplaçable. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il s’est trouvé un temps où des médecins allemands, froidement et par admiration pour Hitler, ont rompu le serment d’Hippocrate. À l’été 1941, « les médecins SS dont le rôle était jusqu’alors cantonné à la surveillance sanitaire et hygiénique des installations du camp, deviennent des pivots de l’action d’extermination. Ils sont désormais chargés de sélectionner les déportés destinés à être tués et de choisir la méthode de mise à mort ». C’est le 28 juillet 1941 que tout se décide avec la commission médicale diligentée  par Himmler qui se rend à Auschwitz pour répertorier les déportés à éliminer. L’Action T4 va permettre l’exécution de quelque 80 000 handicapés et malades psychiatriques. L’euthanasie devient la norme. Tout en tentant de donner à cette infâme opération des apparences rassurantes. Mais les déportés ne sont pas dupes. Ainsi, une femme qui ne veut pas se séparer de sa fille, se met à mordre un SS et à lui griffer le visage. De rage, l’ignoble Josef Mengele qui assiste à la scène, tue froidement la femme et la fillette et crie : « Balayez-moi cette merde ! ».

Le même Mengele, connu pour ses expériences sur les jumeaux, qui, en octobre 1944, utilise une barre qui mesure la taille des enfants et envoie à la mort ceux qui ont le malheur d’être au-dessous du seuil imposé.

En mai 1943, Mengele, affecté au camp des Tsiganes où le typhus est endémique, se lance dans une folle entreprise de castrations et d’ablations d’ovaires.

Autre de type d’attitude horrible : ce médecin nazi qui ampute un déporté de ses testicules et confectionne une blague à tabac avec les organes du malheureux.

Quand le camp sera pratiquement vidé de ses occupants, le cynique Mengele aura ces mots : « C’est dommage. Ce camp des Tsiganes était bien romantique ! ».

Les sélections sont, entre autres, destinées à alléger la charge de fonctionnement du camp. Les déportés redoutent le Blocksperre, qui impose la consigne dans les blocks, préambule à la sélection éliminatoire.

On comprend dès lors que la règle du « chacun pour soi » se répande parmi les déportés. Malgré une forme de solidarité qui perdure, chacun voit midi à sa porte. « Le plus grand crime commis par les nazis envers les détenus, n’a peut-être pas été l’extermination dans les chambres à gaz, mais les efforts tentés-et souvent réussis-pour les modeler à leur image ».

Contraints de collaborer, les médecins juifs déportés, à l’instar de Robert Waitz, d’Ella Klein, de Michel Schekter  ou d’Otto Wolken, feront tout pour résister : faux diagnostics, rapports mensongers…Mais ce ne sera pas chose facile et le sentiment de culpabilité qui les habitera sera vivace. « Les médecins déportés ont été confrontés à la pire des situations : devoir participer aux meurtres d’hommes et de femmes. Un des aspects les plus abjects de la médecine pratiquée par les SS est l’implication des médecins déportés dans leurs crimes.

Un cas terrifiant est celui du docteur Jan Weiss qui participera à une injection mortelle faite à son propre père !

Une annexe très intéressante de l’ouvrage intitulée « Ce qu’ils sont devenus » permet de suivre le parcours des dignitaires nazis, des médecins et infirmiers SS et des médecins déportés après la Guerre. On reste confondu devant la clémence dont auront in fine bénéficié certains monstres. Un travail tout simplement remarquable !

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Perrin. Avril 2022. Préface de Claude Quétel. 448 pages. 24 €.

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