Jean Pierre Allali

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Lectures de Jean-Pierre Allali - La Torah sur le divan, par Maurice Haïk

22 Juin 2023 | 121 vue(s)
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Opinion

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La Torah sur le divan, par Maurice Haïk (*)

 

Né à Tunis en 1947, descendant d’une lignée de rabbins, Maurice Haïk est un égyptologue spécialiste de l’époque des Pharaons. Sa thèse, très séduisante qu’il présente de manière très étayée peut se résumer ainsi : les Hébreux n’ont rien inventé quant à leurs pratiques. Ils ont tout bonnement repris des façons d’être et de faire des Égyptiens. « Ainsi, au Dieu invisible de Moïse rivalisant contre les idoles du Pharaon pour libérer son peule, correspond Akhenaton se libérant de l’idolâtrie vers une croyance sans idole ». Dès lors, « l’Exode se présenterait donc en double lecture : l’une, historique, concerne la fuite des prêtres amarniens et le changement de divinité d’Akhenaton, et l’autre, légendarisée dans le récit biblique, fut rapportée par des effets et des objectifs semblables, dans l’après-coup, huit siècles plus tard ».

Au fil des pages, l’auteur multiplie les exemples. Ainsi, Thèbes, la « ville aux cent portes » a donné « Méa Shéarim », haut lieu de l’orthodoxie juive. La « Mezouza », ce n’est rien d’autre que la cartouche royal que les prêtres égyptiens apposaient sur le linteau de leurs portes pour se protéger du mauvais sort. Le bain rituel et les fumigations (kapou), ce sont des pratiques courantes en Égypte ancienne ! « La kétourah rejoint le kiphy par sa fonction et la composition du mélange de fumigations destinées à Dieu ». Et Haïk d’ajouter : « Ceci nous conduit à assimiler les personnages bibliques aux effigies divines de la mythologie égyptienne. Ainsi, le prêtre Ouab, purificateur égyptien, est remplacé par le Cohen chez les Hébreux ». Le mikvé des Juifs, mais ce sont les lacs sacrés des Égyptiens ! Et le « Minian », minimum de dix hommes adultes requis pour la récitation de la prière du Kaddish, renvoie aux dix dieux de la décade du Naos qui organisent le parcours de Rê dans les cieux. Et même l’attitude des Juifs par rapport aux animaux domestiques est concernée par cette étonnante correspondance. Chez les Juifs, on le sait, les chats, animaux ne présentant aucun caractère d’impureté, sont acceptés et chéris, alors que les chiens sont honnis. Dans l’Égypte ancienne, le chat, assimilé au soleil, est béni. Le grand chat d’Héliopolis est montré décapitant le serpent Apophis, Bastet, la déesse-chatte, est la nourrice des dieux et des dizaines de momies de chats furent découvertes par l’archéologue Maspéro. Tandis que le dieu canidé Anubis est réputé hanter les cimetières. « Ainsi, il est intéressant de retrouver dans l’inconscient collectif de la Torah, que le chien est considéré comme l’antithèse de la vie ».

Dans un tout autre domaine, l’expression « Betsalménou Kidmouténou », « Faisons l’homme selon la forme de notre ombre », ce sont, tout simplement le Ba et le Ka des Égyptiens ! Et les douze tribus d’Israël, ce sont les douze rois d’Égypte. Quant à l’or, son rôle primordial chez les Égyptiens se retrouve dans la Torah.

« Le calendrier hébreu avec ses six mille ans correspond à la civilisation égyptienne et à la naissance de l’écriture et cela ne peut être une coïncidence, pas plus que les Tables de la Loi après la sortie d’Égypte n’est un hasard tombé du ciel. »

« La Torah et la mythologie égyptienne seraient-elles alors deux dévoilements parallèles d’une même réalité historico-prophétique et le Dieu d’Israël une transposition du dieu de Akhenaton, Adonaï, issu d’Aton-Rê, ou tout simplement le Dieu de l’Humanité ? ».

 

Impressionnant

 

Jean-Pierre Allali

 

 (*) Éditions Fortunée, 2021-2022, 268 pages, 21,50 €

 

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