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Publié le 6 Juin 2024

Le Crif en action - Antisémitisme à l’université : le Président du Crif auditionné au Sénat

Jeudi 30 mai 2024, une table ronde était organisée au Sénat par la mission d’information relative à l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur. Le Président du Crif est intervenu à cette occasion.

Au lendemain des incidents qui ont eu lieu à Sciences Po en mars dernier, le Crif avait publiquement demandé la création d’une commission d’enquête parlementaire afin de se saisir de la question de la montée de l’antisémitisme dans les établissements universitaires depuis le 7 octobre.

Alors que les tensions se sont largement multipliées depuis, le Sénat avait annoncé la création d’une mission d’information relative à l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur. De nombreux acteurs avaient ainsi été auditionnés par les sénateurs. Pour la dernière audition menée par cette mission, les rapporteurs Pierre-Antoine Lévi et Bernard Fialaire, ainsi que le président de la Commission de la culture, de l'éducation, de la communication et du sport du Sénat Laurent Lafon, recevaient Yonathan Arfi, Président du Crif, ainsi que Haïm Korsia, Grand rabbin de France, Alain Chouraqui, Président de la Fondation du Camp des Milles, et Élie Korchia, Président du Consistoire central.

Durant son intervention, Yonathan Arfi a expliqué qu’au-delà des cas de « violences réelles » ayant eu lieu au sein des universités après le 7 octobre, une dimension problématique provenait de l’instauration d’un climat d’intimidation, d’un antisémitisme d’atmosphère qui contraignait les étudiants juifs à renoncer à une partie de la vie universitaire.

Il a rappelé l’importance des enjeux reliés à ce sujet pour l’équilibre de notre démocratie, en alertant sur le risque de faire peser un « climat de terreur intellectuelle » sur les universités qui entraverait la capacité à préserver un débat public serein. Au-delà de la condition des Juifs, il s'agit selon lui de l’enjeu principal qui doit alerter chaque citoyen.

Yonathan Arfi a par ailleurs dénoncé la tendance progressive d’américanisation des universités françaises, et la difficulté pour celles-ci de s’insérer dans un modèle français spécifique, portant les valeurs de la laïcité et de la République, dans un contexte de mondialisation.

Parmi les revendications évoquées, le Président du Crif a notamment appelé à la nomination d’un référent pour chaque établissement, à une amélioration de la coordination entre ces derniers au niveau national, ainsi qu’à un dispositif de formation efficace, intégrant les dimensions contemporaines de l’antisémitisme, à commencer par la haine d’Israël. Il a également rappelé la nécessité de considérer les chefs d’établissements comme des remparts, qu’il faut soutenir et former afin de réussir dans le combat contre l’antisémitisme. Enfin, il a invité à s’inspirer du travail important effectué dans le domaine de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles durant ces dernières années.