Le programme « 3 jours pour la Mémoire » est organisé par le Crif Bordeaux-Aquitaine depuis deux ans, dans le cadre de ses missions pour la défense de la mémoire de la Shoah et pour la transmission. Ce nouveau rendez-vous annuel est rythmé par un programme riche sur trois journées, avec des rencontres, conférence, projections et débats…
La deuxième soirée des « 3 jours pour la mémoire » organisés par le Crif Bordeaux-Aquitaine (BA), sous le thème des « Mémoires oubliées » a eu lieu ce mercredi 4 mai. Débats et conférences sont organisés dans le but d’informer, de partager et transmettre cette histoire et cette mémoire afin de ne jamais oublier.
Ce mercredi 4 mai , près d’une soixantaine de personnes se sont donc retrouvées à l’espace Beaulieu à Bordeaux pour la seconde conférence des « 3 jours pour la mémoire » organisés par le Crif Bordeaux-Aquitaine en partenariat avec le Cercle Primo Levi. C’est dans le cadre de leurs missions communes pour la défense de la mémoire de la Shoah et pour la transmission que cet évènement inédit a été pensé.
La soirée a débuté par une introduction réalisée par Albert Massiah, Président du Crif BA qui a présenté l’intervenante principale Asia Kovrigina, Historienne, Docteure en littérature comparée et chercheuse associée au Cerilac, et la partie de cette histoire méconnue en essayant de la recontextualiser.
Asia Kovrigina a parlé de la Shoah sur les territoires soviétiques. L'extermination des Juifs par les nazis sur les territoires occupés de l'URSS ‒ soit près de la moitié des victimes de la Shoah ‒ est restée longtemps méconnue. Tandis que c’est à l'est, sur les territoires de l’Union Soviétique, que débute la destruction des Juifs d'Europe.
L’invasion de l’URSS par l’Allemagne, le 22 juin 1941, a marqué précise t-elle, une nouvelle phase de la politique antisémite du nazisme : une extermination immédiate et radicale des Juifs. Les massacres sur les territoires soviétiques commencent six mois avant la conférence de Wannsee où sera discutée la « solution finale ».
Le génocide en URSS est perpétré non pas dans des camps lointains, mais dans la majorité des cas sur place : dans des ravins ou des fosses communes improvisées près des villes et des bourgades. Les massacres y ont eu lieu au vu et au su de la populations locale, dans des ravins et les fosses communes improvisées auprès des villes et des bourgades, dont le plus célèbre est le ravin Babi Yar aux abords de Kiev. Les 29 et 30 septembre 1941, d’après les rapports officiels allemands, 33 771 Juifs y ont été fusillés. Durant les deux années qui suivirent, avant que l’Armée rouge ne reprenne Kiev, Babi Yar continua d’être le lieu d’un massacre.
En 1950, alors qu’une campagne antisémite sévissait en URSS, le parti communiste ukrainien prit la décision de combler le ravin Babi Yar. Babi Yar est devenu le symbole de l’occultation de la Shoah. Plusieurs autres ravins et sites d’extermination des Juifs furent également condamnés par le régime soviétique à l’oubli, ou ensevelis et effacés.
La présentation d’Asia Kovrigina a été accompagnée par la projection d’extraits commentés du film Babi Yar de Sergueï Loznitsa (2021). Ce film, tout d’archives, sans commentaire n’est pas facile à comprendre pour ceux qui ne connaissent pas toutes les péripéties de l’histoire soviétique. C’était l’un des buts de cette soirée grave mais passionnante.
Rendez-vous a ensuite été donné par le Président Albert Massiah pour le lendemain mercredi 4 mai à 19h pour la troisième et dernière conférence et projections sur « Le Ghetto de Lodz/ Litzmannstadt ».
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