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Publié le 11 Mars 2024

Le brief du Crif - 8 mars : le collectif Nous Vivrons Bordeaux rejeté de la manifestation féministe sous des drapeaux palestiniens et une banderole de « Gaza à la Gironde »

Vendredi 8 mars 2024, les militantes et militants du collectif Nous Vivrons Bordeaux ont du être exfiltrés, comme les membres du collectif Nous Vivrons à Paris, de la manifestation organisée dans le cadre de la journée des droits des femmes. Retrouvez dans cet article le communiqué de presse du collectif Nous Vivrons Bordeaux.

« "Les mots peuvent être comme de minuscules doses d’arsenic : on les avale sans y prendre garde, ils semblent ne faire aucun effet, et voilà qu’après quelque temps l’effet toxique se fait sentir." Le déferlement des fake-news, les dévoiements et inversions dont médias et réseaux sociaux risquent tous les jours de nous asphyxier rappellent ces mots de Victor Klemperer notés dans son journal 1933-1945 et publié sous le titre de LTI, la langue du IIIe Reich. Ainsi, la prise de parole faisant appel à des principes d’humanité universelle devient de plus en plus difficile, comme l’ont montré les événements du 8 mars dernier, journée internationale pour les droits des femmes.

Le collectif « Nous Vivrons Bordeaux », émanation de l’organisation parisienne née au lendemain de l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, a été exclu de la manifestation bordelaise, repoussé par le service d’ordre de l’AG féministe. Le but de notre collectif était de signaler, à côté des autres associations et mouvements féministes en Gironde, la souffrance des israéliennes victimes de la barbarie du Hamas : jeunes filles et femmes torturées, brûlées vives, violées dans une barbarie extrême ou kidnappées et rendues esclaves à Gaza, où elles subissent toujours les mêmes sévices. Des faits largement documentés dès le 7 octobre, en premier lieu par le Hamas, dont les scripts de combat retrouvés au fil des mois prouvent doublement qu’il s’agit d’actes de guerre programmés depuis un certain temps.

Le collectif à Bordeaux estimait qu’il était important d’attirer l’attention sur ces atrocités faites aux femmes très récemment dans une manifestation censée défendre les droits de toutes les femmes quelles qu’elles soient. 

Un défilé qui se devait de dépasser la réalité des différences d’opinions et choix politiques – très réelles au regard du nombre de participants à cette assemblée : 8 000 personnes selon l’intersyndicale de ce 8 mars, 2 500 selon les journalistes. Une parade qui se devait d’être fédératrice autour de la cause féministe, même si les revendications pouvaient être plurielles demeurant au niveau le plus fondamental : disposer librement de son corps, être égales en droits aux côtés des hommes, être libres de circuler sans être agressées. 

 

Dans une première réaction à la prise de contact de « Nous vivrons Bordeaux », l’AG féministe de la Gironde avait avoué que le droit de participation ne pourrait pas leur être interdit mais qu’elle ne souhaitait pas leur présence. Si « Nous Vivrons Bordeaux » était présent, le collectif pouvait craindre des tentatives de rejet. La raison en était, selon ses propres dires, la politique israélienne et « Gaza ».

 

Dans une lettre reçue le matin de la manifestation, l’AG féministe de Gironde reprenait son communiqué publié la veille, affichant son opposition à la participation du collectif, qu’elle accuse d’emblée « d’instrumentaliser le féminisme et l’antisémitisme dans le but de défendre le colonialisme israélien ». Le même jour, le collectif bordelais a réagi avec un communiqué qui dénonce ce détournement politique et idéologique et déclare que l’AG féministe a voulu exclure des militantes dénonçant les viols de masse.

 

 

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Le collectif a choisi de manifester et de ne pas se laisser imposer cette omerta voulue par celles qui devraient être leurs alliées dans un combat contre l’instrumentalisation des femmes comme arme et butin de guerre. Une quarantaine de personnes, juives et non-juives, pancartes à la main, se sont rendues place de la Victoire (point de départ du cortège) et se sont positionnées aux abords de la place. En moins d’une minute, un cordon sécuritaire s’est formé autour de la place pour éviter que les représentants de « Nous Vivrons Bordeaux » n’intègrent la foule des militants et ne participent au cortège. Des manœuvres fort bien anticipées et coordonnées : au moment où le collectif a scandé « Féministes pour toutes les femmes », « La femme est universelle » les guerrières de l’AG féministe leur ont collectivement tourné le dos, telles des marionnettes.

Sur les réseaux sociaux, l’AG féministe de la Gironde avait minutieusement préparé le terrain par des messages fallacieux, ignobles et hallucinants : les pamphlets abondent de faux présupposés lexicaux et historiques, ainsi que de fausses attributions et catégorisations à l’adresse du collectif « Nous Vivrons Bordeaux ». La porte-parole du Collectif Féministe Girondin, également co-présidente du Planning familial de Gironde, a résumé devant la caméra durant la manifestation ces mêmes discours utilisant la nouvelle Lingua Tertii Imperii (LTI). Accoutrée d’une chasuble orange dans le cordon sécuritaire bannissant le rappel des victimes israéliennes de leur cortège, elle a répété l’infamie : « J’ai en face de moi des femmes qui se revendiquent d’extrême droite et qui ne sont pas du tout sur nos positions féministes ». 

 

Les représentants de « Nous Vivrons Bordeaux » ont été exfiltrés de la place de la Victoire, mais pas sans problème : plusieurs ont été poussés et bousculés par les militantes et militants de l’AG féministe qui, ainsi, cautionne et amplifie les blessures collectives et la terreur des violences sexuelles perpétrées par le Hamas, bien au-delà du 7 octobre 2023. Leur cortège a commencé sa marche sous une mer de drapeaux palestiniens et dans une violence sonore, après avoir vu défiler le collectif "Nous Vivrons Bordeaux", d’abord devant, puis en bifurquant vers la Cour d’Appel de Bordeaux, place de la République, point de ralliement ou se sont tenus les principaux discours. »

 

 

Communiqué du collectif « Nous Vivrons » Bordeaux

 

 

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