Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - UN Watch et les Droits de l’Homme à l’ONU

24 Novembre 2022 | 90 vue(s)
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Actualité

Il y a six ans (ndlr. : cet article a été rédigé en mars 2018), en mars 2012, à Montauban et Toulouse, sept vies ont été fauchées par un terroriste islamique, donc je me refuse à rappeler le nom.

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

Dans leur numéro de janvier, le magazine Youpi, destiné aux enfants de 5 à 8 ans, a clairement laissé entendre à ses jeunes lecteurs qu' "Israel n'était pas un vrai pays".

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Opinion

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

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On sait que  le Conseil des Droits de l’Homme, navire amiral  de l’ONU à Genève est  un foyer de  diabolisation d’Israel mais certains ne connaissent pas UN Watch, une admirable ONG qui, par la voix de son directeur Hillel Neuer expose sur place cette dénigration systématique  et fait connaitre en outre les militants des Droits de l’homme provenant de pays que le Conseil préfère ne pas froisser.

Je reviens de Genève où UN Watch a tenu son gala. Outre l’ancien Ambassadeur d’Israel aux Etats Unis Ron Dermer, on y a honoré Hussein Mansour, un  jeune intellectuel égyptien passé de la sympathie pour le djihad à la lutte contre l’antisémitisme  et Evguenia, l’épouse de Vladimir Kara Murza, un journaliste russe en prison  pour s’être publiquement opposé à la guerre en Ukraine. Dans le passé, j’avais entendu parmi d’autres un rescapé de l’enfer de la Corée du Nord, le fils rebelle d’un dirigeant du Hamas et une jeune iranienne qui appelait à la liberté pour les  femmes de son pays.

Il y a à Genève 10 000  fonctionnaires de l’ONU , plus qu’à New York, 350 0NG, 8000 réunions annuelles; l’étendue des règlementations concoctées défie l’imagination et le qualificatif de machin bureaucratique obèse s’impose à l’esprit.

Il pèse dans ces lieux un parfum d’échecs. Le Palais des Nations Unies à Genève fut avant guerre le siège de la SDN, la peu efficace Société des Nations, et dans la Cour d’Honneur, un monument métallique célèbre symbolise, soi-disant, la résolution des conflits . C’est  une Sphère céleste dite armillaire, un objet tiré du temps où l’homme se croyait au centre de l’univers. Pourquoi la dédier au Président américain Wilson, initiateur de la SDN, mais dont le pays a refusé  d’y participer? Pourquoi le faire construire par une entreprise de l’Italie fasciste et l’inaugurer la semaine où l’Allemagne nazie envahit la Pologne? Pourquoi utiliser des alliages inadéquats qui ont vite rouillé et ont laissé l’eau traverser la structure?

Pas de chance… Pas de chance d’avoir choisi à Genève une directrice russe solidaire de son pays. Pas de chance non plus d’avoir fait entrer l’Iran à la Commission sur le Statut des Femmes... Aujourd’hui 24 novembre, d’ailleurs, la situation des femmes en Iran devrait enfin être abordée au Conseil des Droits de l’Homme, malgré l’opposition virulente de la Chine, du Vénézuela et de la Russie, ces pays qui proclament que le charbonnier doit être maitre chez lui…. sauf si ce charbonnier est israélien !

Le Conseil des Droits de l’Homme a remplacé en 2006 une Commission des Droits de l’Homme qui dans son article 8 avait mis Israël  sous accusation permanente, situation à laquelle n’était soumis aucun autre Etat. Mais un an plus tard,  le Conseil a repris cet article sous le numéro d’article 7 et le jeu a repris: il y a les critiques ponctuelles et précautionneuses sur les Droits de l’Homme dans un pays donné et la critique répétitive et virulente contre Israël. Cela réfute toute prétention du Conseil à l’impartialité.

Le Conseil des Droits de l’Homme est composé de 47 membres, répartis en groupes géographiques qui défavorisent les démocraties au profit des  pires violateurs des droits humains, des pays qui se soutiennent les uns les autres sous la bannière de l’anti-impérialisme. Ils sont comme un Al Capone qui serait membre d’une Commission de lutte contre le banditisme.

Mais à l’Assemblée Générale elle-même, si on additionne les pays musulmans, ceux qui votent par affinité géographique, sociologique ou idéologique et ceux qui s’abstiennent pour de fumeuses considérations diplomatiques, on comprend qu’il n’y ait eu que 17 pays (et malheureusement pas la France) pour s’opposer au transfert  du dossier d’Israël vers la Cour Internationale de Justice  pour cause d’apartheid, dossier établi par un trio d’enquêteurs à charge mandatés par le Conseil des Droits de l’Homme et dont un membre au moins aurait dû être chassé pour ses commentaires antisémites.

Mais le  Conseil des Droits de l’homme est aussi un lieu de militance anti-israélienne au niveau de son administration. C’est ce qu’on apprend à la lecture de la plainte que UN Watch a déposée contre certains fonctionnaires qui cherchent à faire taire sa voix singulière et critique. Ce sont eux, les permanents, qui connaissent les hommes et les dossiers, qui orientent les choix vers des enquêteurs qui partagent leurs préjugés. C’est probablement leur entremise qui explique la nomination systématique aux postes marquants de représentants  qui devraient être neutres, mais dont on sait par leur passé qu’ils étaient fortement biaisés.

La superposition de ces différentes strates d’hostilité anti-israélienne, rapports d’enquête, votes du Conseil  et  de l’Assemblée Générale, produit un effet d’accumulation qui tend à délégitimer Israël dans le public. Mais derrière tout cela il y a moins des comparaisons objectives entre les violations des Droits de l’Homme par différents pays qu’une posture confortable et banale: il vaut mieux être du côté du nombre.

Mais si le nombre n’a jamais été de son côté, Israël a heureusement cessé d’être l’impuissant baudet des Animaux malades de la peste, la fable géniale de La Fontaine.

Le Conseil des Droits de l’Homme a bradé le bel espoir de la déclaration dont René Cassin fut le maitre d’oeuvre. C’est un des grands échecs des Nations Unies. Il est ainsi, au même endroit, le triste successeur de la lamentable Société des Nations.

Richard Prasquier