Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Un court voyage aux États-Unis

04 Avril 2024 | 104 vue(s)
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Actualité

Il est peut être temps de poser à ceux qui relaient les théories du complot - en particulier sur les réseaux sociaux - des questions déstabilisantes.

Dans une interview donné à Patrick Perotto de L'Est Républicain, je suis revenu sur l’un des défis des années à venir : combattre les idées de haine qui se répandent sur internet

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Des 27 avril au 10 juin 2016, se tiendront les journées nationales des Mémoires de la traite de l’esclavage et de l’abolition.  Souvenons-nous.

Nouvelle erreur de casting - Au lendemain de l'émission Dialogues Citoyens, retour sur Marwen Belkaid, un invité pas comme les autres.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

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Opinion

Par Chloé Blum

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Difficile de parler d’événements familiaux alors que l’actualité à Gaza est lourde, avec la mort des sept humanitaires de World central Kitchen, une ONG qui, contrairement à d’autres, n’était pas anti-israélienne, mais Israël sera présent tout au long de cette chronique.

 

Nous étions la semaine dernière aux États-Unis, nous, c’est-à-dire les membres de la famille maternelle de mon épouse, avec les pièces rapportées, qu’elle a l’amabilité d’appeler des valeurs ajoutées. Vingt-six personnes venues de France, du Brésil, d’Israël, de Colombie et de divers États américains. C’était au Musée de l’Holocauste à Washington, où une soirée était consacrée aux descendants de Shlomo et Nehuma Kurc de Radom, une ville à une centaine de kilomètres au sud de Varsovie. Avec leurs cinq enfants et leurs deux petits-enfants, ils ont tous survécu à la guerre, dans une Pologne où 90 % des Juifs furent assassinés. Un livre, We were the lucky ones (en français Sur les ailes de la chance) écrit par une de leurs arrière-petites-filles raconte leur épopée qui commence à être diffusée par une plateforme numérique, une histoire de chance bien sûr, mais aussi d’ingéniosité et d’énergie. 

Au début de la cérémonie on a, comme de coutume dans le Musée, demandé aux survivants de la Shoah de se lever. J’ai été surpris par leur nombre. Parmi eux, il y avait le cousin José, 83 ans, le symbole de cette joie de vivre si caractéristique de certains brésiliens. Le film décrit sa naissance dans un camp de travail en Sibérie où ses parents avaient été envoyés comme ennemis du peuple et sa très improbable survie par des températures de -40° C. Jamais chez lui on ne parlait de cette période ; il ne fallait pas traumatiser les enfants…

Parmi les discours, il y eut celui de notre fils, venu de Tel Aviv, qui a rappelé que le premier massacre à caractère génocidaire de Juifs depuis la Shoah a eu lieu le 7 octobre 2023. Dans le public du Musée de l’Holocauste, chacun, je pense, a approuvé. Qu’en aurait-il été ailleurs?

 

Dans la cafétéria surchargée, nous avions partagé notre table avec un couple d’Américains, professeurs dans une école protestante d’Atlanta qui amènent chaque année leurs élèves au Musée de l’Holocauste. Je leur demande s’ils ont vu des changements dans le comportement de leurs élèves au fil des années. Des changements énormes, me répondent-ils. Les adolescents sont entièrement autocentrés, ils ne s’intéressent pas à l’histoire mais, surtout, ils n’ont pas envie d’apprendre. 

 

  • Quelle est l’influence du mouvement woke ?  
  • Une catastrophe incompréhensible !  
  • La guerre de Gaza ? 
  • Autant vous le dire, nous, nous sommes des partisans résolus d’Israël. Mais chez les jeunes, ce n’est pas souvent le cas… 

 

Récemment ouvert sur capitaux privés, le Musée de la Bible est un mélange d’humanisme, de volontarisme évangélique, d’admiration pour le Vatican et de respect pour le judaïsme. Avec des vitrines de grande minutie archéologique et d’autres qui incorporent sans filtre le récit biblique, ce musée cherche à renforcer  le fait religieux dans la vie de la cité en insistant sur le rôle capital que la Bible, toute la Bible, a joué dans l’histoire américaine. 

 

Inversement, un autre grand classique du pays, la liberté d’expression, ne joue pas, c’est un euphémisme, en faveur d’Israël et des Juifs. Les amis qui étaient fiers des prestigieux campus américains se désolent, stupéfaits, des harcèlements antisémites auxquels leurs petits-enfants ont à faire face à l’université et se demandent si l’âge d’or des Juifs américains n’est pas terminé.

 

Benoitement installée devant l’entrée de la Maison Blanche, une cabane est  remplie de panneaux violemment pacifistes où l’appel au cessez-le-feu immédiat à Gaza et la critique d’Israël figurent de façon proéminente. 

 

Quant aux tensions entre les États-Unis et Israël, je ne suis pas dans les secrets de la diplomatie, mais  je ne dis pas que les États-Unis ont  « trahi » Israël en s’abstenant à cette motion du Conseil de Sécurité qui, malgré ses carences évidentes, appelle à la libération inconditionnelle de tous les otages. Je suis plus préoccupé par l’apparente volonté américaine de ménager l’Iran, sans qui les massacres du 7 octobre n’auraient pas eu lieu et dont la position internationale se renforce.

C’est dans cet esprit que j’ai visité l’exposition du Musée de l’Holocauste sur l’attitude américaine envers les Juifs à l’époque du nazisme. 

Elle montre un pays tiraillé par le racisme, le vrai, où des Noirs pouvaient être lynchés et des Juifs discriminés, où des nazis tels le populaire Charles Lindbergh pesaient sur la politique et où Breckenridge Long, responsable officiel de l’immigration et ami de Roosevelt, avouait dans son journal personnel son admiration pour Mein Kampf.

Elle montre le système implacable des quotas installé dès 1924 et maintenu après 1945, progressivement aggravé par des contraintes supplémentaires et une paperasserie d’une complexité ahurissante destinée à écoeurer le demandeur de visa, le plus souvent un Juif allemand ou autrichien.

Elle montre aussi que, plus que l’antisémitisme, c’est la peur de perdre son emploi du fait de la concurrence des réfugiés et la peur de la guerre alors que leur participation à la Première Guerre mondiale avait laissé un mauvais souvenir, qui ont été à l’origine de la politique longtemps accommodante des États-Unis à l’égard de l’Allemagne nazie.

La situation est aujourd’hui bien différente, car Israël existe et est militairement puissant. Mais il fait face à l‘hostilité, car le vieux slogan sur les Juifs responsables des guerres et des malheurs du monde continue à percoler dans les esprits et à les rendre aveugles aux menaces réelles, qui sont islamistes et totalitaristes et auxquelles la haine d’Israël sert de commode tête de gondole. 

 

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif 

 

 

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