Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Les midterms et Israël

10 Novembre 2022 | 104 vue(s)
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Actualité
 
"La culture est ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers", déclarait André Malraux. C'est pour toutes ses vertus que la culture est grande et qu'elle reste et doit rester un rempart contre l'obscurantisme, le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie. De chaque création artistique doit jaillir une lumière. C'est à cela que doit aspirer chacun de ceux qui ont le bonheur de pouvoir créer ou d'interpréter une oeuvre. 

 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

L’Amitié judéo-chrétienne de France - dont plusieurs militants du Crif sont membres du Comité Directeur - a tenu dimanche 29 janvier son Conseil national, l’occasion pour nous de donner quelques nouvelles du front du dialogue.

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Un livre de Victoria Klem

Suite au vote le 16 décembre 2016 du conseil municipal de Clermont-Ferrand au vœu présenté par les groupes communistes, Front de gauche et Europe écologie, vœu relatif au boycott des produits israéliens fabriqués dans « les territoires palestiniens occupés », le Maire de Clermont-Ferrand a fait paraître dans le journal local la Montagne un communiqué. La présidente du CRIF Auvergne-Rhône- Alpes lui répond…

Au lendemain des déclarations du ministre israélien de la défense, lundi 26 décembre, qualifiant la conférence de paix sur le Proche-Orient qui doit se tenir prochainement à Paris de nouveau « procès Dreyfus », le Crif a condamné des propos « maladroits ».

 
 
 

J'ai répondu aux questions d'Olivier Lerner dimanche 4 décembre lors de notre Convention Nationale

Halte à la discrimination d'Israel, le CRIF proteste suite à la décision d'étiqueter les produits israeliens. 

Suite à l'annonce de l'adoption de la directive de l'E.U sur l'étiquetage des produits israéliens le Crif a réagit à travers un communiqué, j'ai voulu dénoncer la décision française et l'obessession israelienne.

J'ai répondu aux questions de Sputnik news.

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Opinion

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

L'exposition CHAGALL, LISSITZKY, MALÉVITCH...L'AVANT-GARDE RUSSE À VITEBSK (1918-1922) est à découvrir juqu'au 16 juillet 2018 au Centre Pompidou.

Scoop : l’appel au boycott est illégal en France

 

Et vous, comment définiriez-vous l’humour juif ?

Pour vous donner le goût des vacances, le Crif vous fait voyager et lance sur ses réseaux la campagne "Juifs du Monde". Ensemble, partons à la découverte des populations juives du monde, de leurs histoires et de leurs traditions. Aujourd’hui, embarquement immédiat pour Hong Kong !

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Pour ceux qui croient dans la démocratie, les élections américaines offrent parfois des scénarios que Hitchcock n’aurait pas désavoués. On se rappelle l’élection de l’an 2000 et le laborieux recomptage  des votes en Floride avant que GW Bush soit déclaré Président des Etats Unis.

Cette fois-ci, il semble que nous devrons attendre une nouvelle élection en Georgie pour savoir si le Sénat restera démocrate ou s’il deviendra Républicain. En effet, la loi de cet Etat stipule que le vainqueur doit obtenir la majorité des votes. Or un candidat libertarien a obtenu 2% des suffrages, et le minime écart de 15 000 voix sur 2 millions entre les deux candidats principaux, ne leur donne à chacun que 49%. Le démocrate est en tête et le républicain, un footballeur trumpiste  traine un vilain passé de violences et aurait  obligé ses compagnes à avorter, alors qu’il prône l’interdiction de l’avortement. Sachant qu’au deuxième tour les électeurs démocrates se déplacent moins que les républicains, socialement plus favorisés, le Sénat, donc le contrôle de la politique financière du plus grand pays du monde basculera ou non dans les mains des républicains sur des bases plus que fragiles.

En tout cas, il n’y a pas eu de vague rouge aux élections américaines à mi-mandat. Pour rappel, le rouge aux Etats Unis, ce sont les Républicains, Donald Trump n’est pas devenu marxiste. Son parti a emporté une assez maigre victoire. Biden a sauvé les meubles, rien de comparable avec la défaite de Obama aux midterms de 2010 ou celle du même Trump en 2018.

Je l’ai vérifié, depuis la guerre, il n’y a que deux années où le parti du Président ait renforcé sa position au cours des Midterms: 1998, où l’affaire Monica Lewinsky aurait bénéficié à Clinton, beaucoup d’électeurs étant excédés par la violence des attaques contre lui et 2002 où les Américains, après les attentats du 11 septembre, ont fait corps autour de leur président. Jo Biden a bénéficié des juges républicains de la Cour Suprême qui en juin ont autorisé les Etats à interdire l’IVG ce qui a par contre-coup mis en fureur des électeurs jusque-là indécis. Dans un pays démocratique, tout excès peut provoquer un effet boomerang. Des dossiers contre lui mal ficelés et Netanyahu a su mobiliser autour de lui. Quant au discours incendiaire de Jean Luc Mélenchon chacun sait qu’il aide Marine Le Pen. Dans une dictature, en revanche, sataniser l’adversaire accélère une carrière.

Le Washington Post écrit que plus de 150 « deniers » vont entrer au Congrès, 150 parlementaires qui disent que le vote présidentiel de 2020 a été truqué. Cela n’est pas une opinion, c’est un mensonge , à l’encontre de toute enquête, de tout bon sens et de tout indice. Je n’ai pas plus de respect pour un individu qui défend ce hoax, fût-il ancien Président des Etats Unis et défenseur d’Israël, que je n’en ai pour quelqu’un qui dit que la terre est peut-être plate, que la Shoah n’est qu’une hypothèse et à celui qui prétend que critiquer l’idée que Allah promet 72 vierges à ceux qui tueront ses ennemis relève de l’islamophobie.

La vague de détestation d’Israël qui monte dans  les Universités et les mouvements de protestation woke ne se sera pas manifestée au cours de ces élections, où, à quelques exceptions près, les amis d’Israël ont été élus ou réélus, à l’instar de Ron de Santis de Floride, probable rival de Trump à la nomination républicaine aux futures présidentielles, qui avait promis d’être le plus pro-israélien des gouverneurs américains.

A ceux qui redoutaient  qu’il fût proche de la Squad, ce groupe de parlementaires démocrates anti-israéliens, John Fetterman, nouveau sénateur de Pennsylvanie, a insisté sur son affection pour Israël. Dans le même Etat, le nouveau gouverneur, largement élu, le démocrate Joshua Shapiro, est un Juif ouvertement et strictement pratiquant.

Biden et Netanyahu connaissent et vivent mieux que personne  la profondeur des liens qui unissent les Etats Unis et Israël. Il est absurde de penser qu’ils pourraient rompre ces liens à un moment où l’Iran devient le partenaire militaire majeur de la Russie, et il est maladroit de réclamer, comme l’a fait le mouvement conservative américain que Ben Gvir ne soit pas nommé ministre. Finalement Avigdor Liberman a été dans le passé persona non grata aux Etats Unis, cela ne l’a pas empêché d’exercer ses fonctions de ministre et les relations avec Israël n’ont pas cessé.

L’appel au désengagement des États Unis, aujourd’hui en Ukraine, mais à terme peut-être  aussi en Israël, existe dans le camp républicain. L’archi célèbre journaliste de Fox News, Tucker Carlson, dont on dit qu’il est le mentor intellectuel de Donald Trump en est un exemple.

Cela dit, la désignation d’un kahaniste au gouvernement israélien n’est pas  un acte anodin. En cette semaine où on a commémoré l’assassinat de Rabin, comment oublier les paroles du jeune Ben Gvir « Nous avons buté sa voiture, maintenant nous allons buter l’homme ». Comment ne pas hurler quand son allié Smotrich, lui aussi promis à un avenir ministériel, ressort la fable inepte du complot du Shin Bet à l’origine  l’assassinat?

Je suis convaincu que Benjamin Netanyahu a un sens profond de sa place dans l’histoire et que la défense d’Israël prime toutes les considérations partisanes. C’est pourquoi je voudrais dédier cette chronique en disant à mon petit fils Ben, qui ce matin achève à Jérusalem le Masa Kumta, sa marche de 50 Km barda sur le dos,  à l’issue de laquelle il recevra son béret rouge de parachutiste, toute la fierté et l’amour de son grand-père.

Richard Prasquier