Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Escapade catalane

25 Août 2022 | 45 vue(s)
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Actualité

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Un livre de Victoria Klem

Suite au vote le 16 décembre 2016 du conseil municipal de Clermont-Ferrand au vœu présenté par les groupes communistes, Front de gauche et Europe écologie, vœu relatif au boycott des produits israéliens fabriqués dans « les territoires palestiniens occupés », le Maire de Clermont-Ferrand a fait paraître dans le journal local la Montagne un communiqué. La présidente du CRIF Auvergne-Rhône- Alpes lui répond…

Au lendemain des déclarations du ministre israélien de la défense, lundi 26 décembre, qualifiant la conférence de paix sur le Proche-Orient qui doit se tenir prochainement à Paris de nouveau « procès Dreyfus », le Crif a condamné des propos « maladroits ».

 
 
 

J'ai répondu aux questions d'Olivier Lerner dimanche 4 décembre lors de notre Convention Nationale

Halte à la discrimination d'Israel, le CRIF proteste suite à la décision d'étiqueter les produits israeliens. 

Suite à l'annonce de l'adoption de la directive de l'E.U sur l'étiquetage des produits israéliens le Crif a réagit à travers un communiqué, j'ai voulu dénoncer la décision française et l'obessession israelienne.

J'ai répondu aux questions de Sputnik news.

« Si on parlait de la France ? Français, juifs et citoyens » : c’est le thème de la 7e Convention nationale du Crif le dimanche 4 décembre au Palais des Congrès de Paris.

C’est une étonnante indifférence qui entoure la mise en lambeaux de la ville d’Alep en Syrie.

Donald Trump est un excentrique narcissique qui au cours de sa campagne électorale a fait du mensonge une arme redoutable.

Réflexion d’un professeur d’histoire-géographie sur l’abstention de la France au vote de la résolution adoptée par le comité du patrimoine mondial de l’Unesco niant tous liens entre les Juifs et les lieux saints de Jérusalem.

Vendredi 21 octobre j'étais l'invité témoin du journal de Radio J peu après le vote abérrant à l'Unesco d'une résolution sur Jérusalem

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

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Opinion

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

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Le  haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Josep Borrell,  un anti-israélien invétéré comme l’étaient ses prédécesseurs à ce poste, Mesdames Federica Mogherini et Catherine Ashton, a déclaré que les propositions iraniennes à Vienne sont très raisonnables et qu’il serait criminel pour les Américains de les refuser.

Josep Borrell a passé sa carrière à Madrid au sein du PSOE, le Parti socialiste espagnol, mais son nom est typiquement catalan et il n’aurait pas déparé la brochette de députés du Parlement catalan qui viennent de voter une résolution affirmant qu’Israël commet un crime d’apartheid contre les Palestiniens. Ce texte est sans conséquence pratique, il ne parle pas de boycott, ce qui serait illégal au regard de la loi espagnole, et il ne s’agit que d’un Parlement régional.

Mais c’est une première en Europe et le mouvement BDS l’a évidemment accueillie avec enthousiasme.

Comme j’étais en Catalogne, je me suis demandé qui avait voté cette résolution, qui est évidemment une métastase du scandaleux rapport récent de Amnesty International et qui rappelle le texte tout aussi scandaleux déposé à l’Assemblée Nationale française, qui, lui,  n’a heureusement aucune chance d’être accepté. Y a-t-il une spécificité catalane dans la détestation anti-israélienne ?

Disons-le d’emblée, cela ne me semble pas être le cas, du moins pas encore. Ce sont, sans surprise, des partis qui formeraient la NUPES en France, le Parti socialiste,  la gauche radicale et les indépendantistes de gauche qui ont voté le texte.

Vox, le parti d’extrême droite, s’est abstenu, Ciudadanos, le parti modéré libéral, est en pleine déliquescence. Mais le seul parti qui a voté contre cette résolution est Junts per Catalunya, Ensemble pour la Catalogne, un parti indépendantiste de longue tradition historique, même si son nom a souvent changé. C’est le parti de Carlos Puigdemont, l’homme qui en octobre 2017 avait essayé de promouvoir l’indépendance de la Catalogne et qui est aujourd’hui réfugié en Belgique sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Puigdemont est l’héritier de Jordi Pujol, dont l’immense réputation a sombré aujourd’hui dans des affaires de corruption et de krachs bancaires, mais qui a symbolisé la renaissance de la Catalogne moderne, qu’il a gouvernée entre 1980 et 2003.

Pujol ne cachait pas son admiration pour le sionisme. Il comparait la ferveur nationale des Israéliens à celle des Catalans, soumis aux diktats de Madrid depuis l’échec de révoltes successives, dont la longue révolte des Faucheurs suivant les années 1640, dont la mémoire est réactivée dans le chant national catalan, Els segadores, les moissonneurs.

Mais il comparait aussi les qualités personnelles des Juifs à celles des Catalans, habitant  une région devenue la plus évoluée d'Espagne grâce au dynamisme de ses entrepreneurs.

Et il évoquait évidemment cette survie d’une langue opprimée, le catalan, glorieux au Moyen Age et longtemps interdit dans toutes les activités publiques. Alors qu'elle n’était plus parlée que par les paysans, sa renaissance qui est liée au mouvement culturel de la fin du XIXe siècle est contemporaine de la renaissance du hébreu, mais aussi du yiddish littéraire; quant à sa codification par des linguistes rigoureux, elle fait penser à l'oeuvre de Ben Yehuda et de ses disciples pour l’hébreu. Le catalan est aujourd’hui compris et parlé par la grande majorité des habitants de Catalogne de toute origine, même à Barcelone qui est un melting pot ethnique ouvert sur le monde. Mais il est vrai que chacun parle aussi l’espagnol qu’on appelle ici le « castillan », et le catalan est la plus importante langue européenne qui ne soit pas une langue officielle de l’Europe.

Bien sûr, il y aurait beaucoup à dire sur ce type de comparaisons approximatives entre les Catalans et les Juifs. Au moins montrent-elles qu’il existe encore chez les indépendantistes politiquement non gauchistes une sensibilité à la spécificité israélienne.

En face, pour la majorité de l'Assemblée catalane, qui a voté cette résolution sur l’apartheid, il y a une palette de motivations outrageusement simplificatrices, mais politiquement efficaces, qui tournent autour de l’image d’une Catalogne victime des machinations du capitalisme mondial.

Outre l’argumentation  socio économique, il y a les motivations psychologiques. Le sentiment répandu d’être méprisés par le gouvernement de Madrid et d’être taxés de façon disproportionnée est aujourd'hui le vecteur essentiel du mouvement  indépendantiste, puisque les revendications culturelles sont globalement acquises.

Il n’est pas impossible qu’en votant contre l’apartheid israélien certains députés aient pensé à un apartheid madrilène. Car bien entendu, le victimisme qui incite aujourd’hui à mesurer tous les ressentiments à l’aune du malheur palestinien est un terrain fertile pour l’israélophobie.

Tout cela survient dans une région enviée pour sa prospérité par le reste de l'Espagne, ce qui conduit à s’interroger sur la facilité avec laquelle on peut manipuler dans la psyché des individus des sentiments de discriminations et d'humiliation.

Au regard de ce qui se passe dans les vraies dictatures, nous devrions pourtant  analyser plus finement les notions de liberté et les accusations d’apartheid. Le moins qu’on puisse dire, c’est que beaucoup n'en prennent pas le chemin.

Richard Prasquier