Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Ce sont deux luminaires de la pensée contemporaine

07 Mars 2024 | 120 vue(s)
Catégorie(s) :
France

"La force d’une Nation réside toujours dans le regard qu’elle sait porter sur son histoire et sa capacité à l’enseigner aux générations suivantes."

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

Francis Kalifat, the Crif President gave a speech at the annual Crif's dinner 2017. 

Né à Tunis en 1920, Albert Memmi, s’il a été considéré, à travers certains de ses romans, comme le chantre du judaïsme tunisien, demeure surtout, le théoricien du colonialisme

C’est l’histoire d’un mariage mixte raté. Un mariage entre une Juive et un Musulman, Julie et Sam. 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

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Actualité

Jeudi 6 septembre s'est tenue la cérémonie d'échange des vœux entre les responsables de la Communauté juive, la Maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente du Conseil régional d'Ile de France Valérie Pécresse.

Jeudi 26 juillet, j'ai écrit au Ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian afin de lui faire part de mon étonnement face à l'absence de mention d’Israël dans les déclarations du Quai d'Orsay suite à l'évacuation de casques blancs syriens.

Mercredi 25 juillet, j'ai adressé des courriers aux Présidents respectifs de la Fédération Française des Échecs et de la Fédération Française de Judo. L'objectif : mener à bien le combat pour l'égalité et contre la discrimination de toute nature.

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

L'exposition CHAGALL, LISSITZKY, MALÉVITCH...L'AVANT-GARDE RUSSE À VITEBSK (1918-1922) est à découvrir juqu'au 16 juillet 2018 au Centre Pompidou.

Scoop : l’appel au boycott est illégal en France

 

Et vous, comment définiriez-vous l’humour juif ?

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Opinion

Découvrez ma lecture du livre de Ginette Kolinka, "Retour à Birkenau".

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

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Le premier, le monde entier le connait, depuis Washington jusqu’à la Corée du Nord où le 30 juin 2019, dans la zone démilitarisée, il a mis un  pied dans le pays  du dictateur Kim Jong Un. « C’est un grand jour pour le monde », avait-il dit sobrement, paraphrasant Neil Armstrong arrivant sur la Lune « Un petit pas pour l’homme un grand pas pour l’humanité »...

Il s’agit évidemment de Donald Trump, vainqueur du « Super mardi » des primaires américaines, après lequel sa rivale Niki Haley a jeté l’éponge.

Le problème est qu’il n’a rien changé à la Corée du Nord, la dictature la plus impitoyable de la planète, puissance nucléaire et grand pourvoyeur d’armement pour l’Iran et la Russie. D’ailleurs les historiens disent  que la célèbre phrase d’Armstrong n’a jamais été prononcée telle quelle. 

 

Parole, parole, chantait Adriano Celentano dans ma jeunesse…

 

On attribue à Donald Trump un concept philosophique majeur de notre époque, celui de post-vérité. Il n’a pas inventé le terme, il ne sait probablement pas ce qu’est un concept et n’a certainement jamais ouvert une page de philosophie, mais dès les premiers jours de sa présidence, sa conseillère en communication parlait de « faits alternatifs » quand on lui faisait remarquer que contrairement à ce que disait le nouveau Président, très peu de personnes avaient assisté à la cérémonie d’investiture.

 

Hanna Arendt avait écrit que la post-vérité, qu’on n’appelait pas encore de ce nom, se caractérise par l’indifférence à la distinction entre mensonge et vérité. Cette tournure d’esprit est d’ailleurs aussi vieille que la société. On la trouve en matière religieuse dès qu’on suspend son jugement sur la vérité ou la fausseté des récits sacrés, auxquels on croit sans y croire. À l’inverse, quand on dit d’un individu qu’il s’engage « aveuglément » derrière une idéologie ou derrière un homme, c’est aussi qu’il se dispense de toute confrontation à la réalité.

 

Outre ceux qui le suivent par intérêt ou parce qu’ils partagent certains de ses ressentiments, on retrouve chez les partisans de Trump ceux qui ne croient pas à l’existence d’une vérité objective comme ceux qui répètent avec enthousiasme les slogans de leur héros, comme MAGA, Make American Great Again, même si la formule pour rendre l’Amérique grande à nouveau consiste à se désintéresser des affaires du monde et laisser le champ libre à ses ennemis.

 

Trump lui-même se moque de la vérité, son narcissisme est sans limites et sa trajectoire judiciaire accablante. Mais ce sont là des caractéristiques qui lui servent pour entraîner les individus, humilier les adversaires, affabuler le passé et magnifier l’avenir. Il peut alléguer sans  preuve s’être fait voler l’élection, se dire aussi persécuté que Navalny, se vanter de résoudre le drame ukrainien en 24 heures et prétendre que s’il avait été au pouvoir, le Hamas n’aurait pas osé bouger,  ses admirateurs communient dans ses soi-disant combats et ses soi-disantes épreuves.

 

La présidence de Trump a été marquée par le contraste entre d’une part les initiatives favorables à Israël, l’ambassade à Jérusalem, les Accords d’Abraham et la dénonciation d’un accord inepte et hypocrite avec l’Iran, et d’autre part les débordements antisémites de certains de ses partisans du QAnon. Par rapport au massacre du 7 octobre, Trump s’était peu exprimé. Il vient de dire qu’il faut laisser les Israéliens finir leur travail. Mais il n’est pas sûr qu’il aurait montré à l’égard d’Israël la même réactivité que Biden aux jours les plus sombres de l’histoire de ce pays, alors que le désengagement extérieur est l’un de ses mantras.

 

Pour l’autre personnalité américaine dont le nom est apparu dans les medias français, à un niveau infiniment plus confidentiel, nous savons comment elle aurait réagi si elle avait été aux « affaires ». Il s’agit de Judith Butler, probablement la philosophe la plus influente de notre époque, qui a qualifié les massacres  du 7 octobre  d’ « actes de résistance armée ».

 

Elle devait donner une série de conférences à l’École Normale Supérieure. Il semble que celles-ci ont été reportées. 

 

Judith Butler née comme son célèbre mentor Noam Chomsky, dans une famille juive très engagée, est la papesse reconnue du woke ou plus exactement de ces « gender studies » dont l’emprise sur l’université américaine est en train de pervertir la liberté académique et de promouvoir des délires antisémites d’un genre – c’est le cas de le dire – inattendu.

 

Dois-je l’avouer, je n’ai pas lu ses livres. Autant ses partisans la mettent au pinacle, autant ses adversaires prétendent que la tortuosité de son style masque la pauvreté de ses arguments en impressionnant le lecteur qui confond difficulté de compréhension et profondeur de pensée. Son premier livre de 1990,  qui reste le plus connu, n’a été traduit en français, sous le nom de « Troubles dans le genre », que 15 ans plus tard, alors que, de Simone de Beauvoir à Monique Wittig, de Jacques Lacan à Michel Foucault, la plupart des intellectuels dont elle s’inspire et qu’elle cherche à dépasser sont d’origine française. Judith Butler a créé le concept de binarité et a été jusqu’au bout de la vision de la différence sexuelle comme une simple assignation sociétale. 1990, c’est aussi la parution du livre de l’universitaire afro-américaine Kimberley Crenshaw qui crée le concept d’intersectionnalité des luttes, cette formule qui permet les regroupements les plus baroques.

Judith Butler coche parfaitement la case consacrée à la haine d’Israël. 

 

Par leur influence, leur agressivité, leur simplisme, leur mépris du débat, les idéologies antagonistes dont Donald Trump et Judith Butler sont les figures de proue ont finalement un air commun.

 

Il n’augure rien de bon pour l’avenir de la pensée.

 

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif 

 

 

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