Philippe Meyer

Président du B'nai B'rith France

Le billet de Philippe Meyer - Les selfies des « génocidés »

17 Février 2025 | 251 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

Eté 2014. Pendant 1 mois et 18 jours, Israël a vécu au rythme des alertes et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Un an plus tard. Juillet 2015 : Que reste-t-il de ces jours d’angoisse ?

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

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Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

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Tout d’abord il y a les textes. Le terme de génocide désigne, selon la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide adoptée par les Nations Unies en 1948, « l'intention spécifique de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux en raison de son identité. » À Gaza, la guerre menée par Israël en réponse au massacre du 7-Octobre a visé à éliminer les terroristes du Hamas et non à atteindre les civils palestiniens, utilisés comme boucliers humains par des terroristes ayant refusé tout cessez-le-feu durant des mois.

Puis il y a les chiffres. Gaza compte 2,5 millions d’habitants. Si on considère le chiffre de 40 000 victimes de la guerre (un chiffre provenant du Hamas et qui reste à être vérifié), dont la moitié au-moins de terroristes du Hamas, les 20 000 victimes civiles, une situation évidemment tragique, représentent 0,9 % de la population globale de Gaza. Pour rappel, près de 70 % des Juifs vivant en Europe en 1939 (six millions sur une population de neuf millions) furent assassinés durant la Shoah par les nazis parce que juifs. Une proportion similaire d’Arméniens furent massacrés par les Turcs entre 1915 et 1918 (1,5 million sur une population estimée à moins de deux millions). Au Rwanda en 1994, 80 % des Tutsis (plus de 500 000) furent exterminés en cent jours en raison de leur ethnie. Par leur mobile et leur ampleur, ces trois génocides n’ont pas d’équivalents.

Enfin, il y a les images. Ces scènes de liesse à Gaza entourant les libérations d’otages israéliens détenus près de 500 jours dans des tunnels, des appartements de « civils innocents » et des locaux de l’UNRWA. Ces gazaouis prenant des selfies, téléphones portables à la main et poings levés aux côtés des terroristes du Hamas aux uniformes neufs et aux armes astiquées. Ces meutes abreuvées de haine et de violence, prêtes à lyncher des jeunes filles et des vieillards tout juste « libérés » de l’enfer. Insoutenable. Non, ces images inoubliables n’étaient pas celles d’une population génocidée. Les survivants de la Shoah et des génocides arménien et tutsi, morts-vivants aux corps détruits et aux regards vides, ne ressemblaient en rien à ces foules à Gaza déchaînées, galvanisées et armées.

Les mots ont un sens. Il n’y a pas eu de génocide à Gaza. Il y a des barbares assoiffés de sang juif. La propagande infâme des porte-parole du Hamas, ici et ailleurs, destinée à nazifier Israël et les Juifs pour mieux les haïr, n’y changera rien.
 
 

Philippe Meyer, président du B’nai B’rith

Article publié dans l’édition du 13 février 2025 d’Actualité Juive

 

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