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Publié le 23 juin sur le site Toute la culture
Les temps de l’école de Paris
La fameuse « école de Paris » est un peu le pendant français de l’expressionnisme allemand. Elle est constituée surtout d’étrangers et de beaucoup de juifs ayant fui les pogroms à l’est. Le maHJ nous invite à revisiter son histoire et ses artistes, avec des éléments et des oeuvres peu connus. Tout commence avec le siècle à l’Académie de la Palette en 1900 avec une exposition où l’on découvre Sonia Delaunay mais aussi Béla Czóbel et Wilhelm Uhde. Du côté de Montparnasse, la fameuse « Ruche » ouvre ses portes en 1902. Picasso mais aussi Modigliani arrivent à Paris.
Un groupe frappé par l’histoire
Le vrai raz de marée qui amène notamment Chaïm Soutine et Pinchus Krémègne est l’année 1912. Chagall, lui est arrivé en 1910. L’exposition retrace bien ce que Paris veut dire pour ces artistes, leur organisation en avant-garde avec des revues comme Makhmadim, autour de Henri Epstein, Marek Szwarc, Pinchus Krémègne, Joseph Tchaïkof et Mosche Lichtenshtein. A côté l’on voit des oeuvres de Jacques Lipchitz, Chana Orloff et Alice Halicka, et l’on sent bien le climat xénophobe qui règne à l’époque. L’entresol est le lieu où s’ancre l’art de la Première Guerre mondiale, avec l’emblématique « Salut » de Chagall, des eaux-fortes de Zadkine qui font penser à Otto Dix sur le front et également des oeuvres de Simon Mondzain.
Cosmopolitisme et politique
Au rez-de-chaussée, c’est à travers les oeuvres de Kisling, Mane-Katz, Soutine, Pascin, mais aussi Mela Muter, Isaac Dobrinsky ou Georges Kars que nous découvrons une « communauté cosmopolite ». La conscience juive est ensuite une grande question, avec l’idée qu’une renaissance est possible en France. La dernière salle laisse l’école de Paris sur les limbes de l’années 1940 avec la dernière exposition à la galerie Berthe Weill prévue du 18 mai au 3 juin 1940, puis la Marseille lumineuse et cosmopolite de Kipling et enfin le secours que la mission Varian Fry a voulu porter aux artistes et chercheurs juifs et communistes.
Un lien est fait avec les disparus, notamment grâce à la publication non seulement d’un catalogue mais aussi d’une traduction de Undzere farpaynikte kinstler (Nos artistes martyrs) de Hersh Fenster sur les artistes juifs assassinés ou morts dans le dénuement pendant l’Occupation. Un livre qui fait l’objet d’une petite et riche exposition dans le sous-sol du musée.
Une exposition fleuve et riche, à voir absolument.