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Publié le 8 juillet dans Le Figaro
«Il est important de pouvoir mieux lutter» contre «le racisme et l'antisémitisme», très présents dans les «discours haineux véhiculés sur internet», souligne la CNCDH dans son rapport annuel sur l'«état des lieux» du racisme en France, remis jeudi à Matignon.
La CNCDH veut un «plan d'action national»
«Cela représente parfois plusieurs centaines de messages par jour» sur les réseaux sociaux, selon son président, Jean-Marie Burguburu. La CNCDH appelle l'État à créer une nouvelle instance indépendante de régulation d'internet en France, notamment pour prévenir les propos haineux et imposer des obligations (modération et contrôle notamment) aux plateformes numériques.
«Ce pourrait être une nouvelle section du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA)», avance Jean-Marie Burguburu. La CNCDH réclame également au gouvernement un «plan d'action national pour l'éducation et la citoyenneté numériques».
Un contexte particulier
Son rapport est publié au lendemain du jugement dans l'affaire Mila, dans lequel onze jeunes gens ont été condamnés à des peines de quatre à six mois de prison avec sursis pour cyberharcèlement, salué comme une étape importante dans la lutte contre le «lynchage 2.0».
La veille, la justice française avait ordonné à Twitter de lui communiquer dans les deux mois des documents détaillant ses moyens de lutte contre la haine en ligne, à la suite de plaintes d'associations de lutte contre les discriminations qui estiment que le réseau social manque à ses obligations de modération.
Mardi également, le parquet de Paris avait annoncé enquêter sur des tweets racistes visant certains footballeurs de l'équipe de France après leur élimination de l'Euro. L'un, très relayé et commenté, traitait Kylian Mbappé de «sale nègre» qui «mérite de se prendre une centaine de coups de fouet et de se faire revendre en Libye».
«Mieux former» les autorités
Ces mots, photos ou vidéos racistes ou antisémites postés par des «anonymes» peuvent devenir «viraux» au fil de la «multiplication des connexions» et «avoir de graves conséquences sur la vie des personnes qui les subissent», souligne la CNCDH.
La CNCDH appelle donc l'État à «mieux former» les policiers et gendarmes aux questions liées au racisme pour permettre aux victimes d'«aller au bout» de leurs démarches, comme il l'a notamment souhaité dans les affaires de violences conjugales.