Commission du Crif – La Commission Relations avec les Élus a reçu Laurence Patrice, Adjointe à la Maire de Paris, en charge de la mémoire et du monde combattant

Laurence Patrice : « En dehors de la charge qui m’incombe de respecter les grands temps mémoriels parisiens et nationaux, mon action au sein de la Mairie de Paris, est d’accentuer la visibilité des femmes dans l’espace public, et porter la mémoire de la diversité des cultures. Faire en sorte que ces évènements ne soient pas seulement commémoratifs mais sources de réflexions et d’échanges car la mémoire, c’est la transmission, pour permettre aux jeunes publics de transmettre à leur tour ».

« Je rentre d’Israël, je suis allée pour le Yom Hashoah avec d’autres élus, invités par le Comité Français pour Yad Vashem. Nous avons pu échanger sur les mêmes problématiques. »

« Mon action depuis le début de ma mandature est de poursuivre le travail de Catherine Vieu-Charrier. Je travaille avec le Mémorial de la Shoah, mais aussi avec Serge Klarsfeld.

Par ailleurs, je souhaite aussi mettre en valeur l’identité des lieux de mémoire, comme ce fut le cas avec le Gymnase Japy et l’exposition retraçant son histoire, ainsi que plusieurs autres lieux de convocation de la Rafle du Billet Vert. Pour le 80ème anniversaire de cette première arrestation d’ampleur, outre les commémorations dans le 11ème et la Gare d’Austerlitz, nous avons souhaité, avec la Maire de Paris, nous rendre à Pithiviers.

Chaque année au mois de mai, je tiens à inaugurer une nouvelle plaque qui marque les lieux de rassemblement des malheureux hommes convoqués par le Billet Vert, dont nous continuons à identifier les adresses.

En 2022, pour les 80 ans de la rafle du Vel d’Hiv, nous avons réédité puis envoyé dans chaque école primaire et chaque mairie d’arrondissement, le livret de Serge Klarsfeld, cette transmission reste essentielle dans le travail de mémoire. Et durant cette année, toujours dans la perspective de ce 80ème anniversaire, la Ville de Paris a en outre édité un livret pédagogique conçu par l’association L’Enfant et la Shoah, et diffusé aux classes de CM2, puis présenté l’exposition déclinée, dans les mairies d’arrondissement pour permettre aux classes de la visiter. Dans la poursuite de cette action, nous avons mis en place un concours, destiné aux élèves de CM2, consistant à réaliser un travail selon leur interprétation personnelle à partir de cette exposition. La remise des prix se tiendra le 22 juin prochain, à l’auditorium de l’Hôtel de Ville. »

« Dans cet esprit, j’ai voulu ponctuer l’année 2022, d’hommages à la symbolique forte : avec le Grand Rabbin Haïm Korsia, nous avons inauguré un gymnase rue de Bercy, dénommé Victor Young Perez, boxeur, plus jeune champion du monde dans sa catégorie, abattu pendant la Marche de la mort, le 22 janvier 1945, et nous avons apposé une plaque racontant son histoire. »

« Nous avons ensuite travaillé sur le 209, rue Saint Maur, avec le livre de Ruth Zylberman, autour de l’idée portée par son livre Autobiographie d’un immeuble qui marque l’histoire de cet immeuble et avons apposé, en lien avec les résidents actuels, une plaque sur l’extérieur et l’intérieur. Je souhaite vivement continuer à œuvrer sur la mémoire d’autres lieux notamment sur le 5, rue de Médicis où en 1979, s’est produit un des premiers attentats antisémites de l’après-guerre. 

Enfin, nous avons soutenu l’exposition de photographies, organisée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) sur les grilles du Sénat mais aussi les podcasts La Voix des Justes du Comité pour Yad Vashem. »

« L’année 2023, riche en commémorations, nous a permis d’organiser une grande manifestation en salle des Fêtes de l’Hôtel de Ville, pour le 80ème anniversaire de l’insurrection du Ghetto de Varsovie. »

« Nous travaillons aussi sur la mémoire de l’esclavage : après l’hommage rendu à la Mulâtresse Solitude, héroïne emblématique en Guadeloupe, avec une sculpture à son effigie, première statue d’une femme noire à Paris dans le jardin du 17ème arrondissement qui porte déjà son nom, la Maire de Paris a souhaité que dans chaque arrondissement, un nom soit mis en avant. »

« Nous préparons un nouveau partenariat avec le Mémorial de la Shoah pour que les stèles en mémoire des tout petits enfants non scolarisés morts en déportation soient davantage mises en valeur.

En conclusion, en cette année 2023, un nouveau chantier s’ouvre à moi avec la dénomination des écoles à Paris. Elles portent en effet le nom de la rue où elles se trouvent. L’idée désormais, est de donner des noms qui servent de support pédagogique. Aussi, rendrons-nous hommage, par exemple, à Raphaël Esraïl et à Élie Buzyn. »