Bruno Halioua

Président de la Commission Souvenir du Crif

Blog du Crif - J'ai témoigné au procès contre la campagne BDS "Teva, j'en veux pas"

28 Janvier 2022 | 434 vue(s)
Catégorie(s) :
France

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Antisémitisme

Le 30 novembre, l’État d’Israël et les communautés juives du monde entier commémorent la Journée dédiée au souvenir de l'expulsion des Juifs des pays arabes et de l’Iran. A cette occasion, nous vous proposons la lecture de ce texte de Jean-Pierre Allali, vice-président de la JJAC (Justice for Jews from Arab Countries).

Par Nicolas Bedos

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Procès contre le BDS à la Cour d'Assises de Lyon

J’ai été cité comme témoin avec Richard Prasquier dans le procès qui oppose Avocats sans frontières (représentée par Aude Weill Raynal) au BDS.

L’ambiance était tendu avec les supporters du BDS devant l’entrée de l’enceinte.

J’ai témoigné devant la cour d’Assises des difficultés auxquelles les médecins de l’AMIF sont confrontés avec les patients qui leur présentent des cartes vitales avec le sticker du BDS « TEVA J’EN VEUX PAS !! ».

J’ai expliqué que j’ai eu l’occasion d’être confronté à cette situation inconfortable. Ne nous leurrons pas la présentation d’une carte vitale avec ce type de sticker antisioniste témoigne très souvent de la volonté de narguer le médecin supposé être juif et donc « sioniste ». Cela donne lieu à un climat de froideur mais aussi à des échanges verbaux violents voire à des insultes et même à des menaces voilées… Comme par hasard le refus d’accepter ce type de carte vitale est suivi de commentaires anonymes hostiles sur les réseaux sociaux à la suite de leur refus.

teva

Récemment, un palier a été franchi. Un médecin a été filmé par son patient pendant qu’il expliquait calmement son refus d’accepter ce type de carte Vitale. Il a eu la triste surprise de voir cette vidéo circuler sur internet avec un cortège ignoble de commentaires antisémites. Son nom a été livré en pâture, avec les conséquences éventuelles que l’on peut facilement imaginer.

J’ai expliqué devant la Cour que la tradition hippocratique qui fonde l’éthique médicale met de côté l’expression d’opinions politiques dans la relation de soins. Cela ne doit pas concerner uniquement le médecin. Lorsque le patient cherche en présentant sa carte Vitale à obtenir une facilité de paiement administrative, il ne devrait pas en bénéficier pour exprimer publiquement une position contraire à la loi. Il devrait pouvoir être possible d’interdire d’apposer des stickers sur la carte Vitale.

J’ai insisté sur l’importance de ne pas importer le conflit israélo-palestinien dans la relation medecin patient.

À ce propos on remarquera qu’il n’y a jamais eu de stickers en faveur des Yezidis, des Ouighours et des Rohyngias…

teva-proc-s

Bruno Halioua