Gil Taïeb

Vice Président du Crif

Blog du Crif - Dimanche, nous étions des milliers à nous rassembler !

26 Avril 2021 | 79 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

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Au lendemain de la mobilisation pour Sarah Halimi j’aimerais tout d’abord féliciter chacune et chacun de ceux qui se sont déplacés et mobilisés tant à Paris que dans de nombreuses villes de France et dans le monde entier.

Cette mobilisation citoyenne est un baromètre et l’expression de ce choc incompréhensible et insupportable faisant suite au déni de justice dans ce qui est appelé l’affaire Sarah Halimi.

Par trois reprises, nous avons été choqués et sonnés par les décisions de justice.

A chaque fois, nous encaissions les conclusions sans y croire. Deux fois nous nous sommes dit : «  la justice française ne peut couvrir ce crime ! » et nous attendions sagement, peut être trop !

Surtout après la reconnaissance du caractère antisémite de ce crime monstrueux de Sarah, nous étions persuadés qu’un procès allait s’ouvrir.

Simplement pour que le criminel antisémite réponde non seulement de son crime mais plus largement pour que lumière soit faite face aux nombreuses questions restées sans réponses.

Oui nous avons attendu mais en vain puisque la décision rendue le 14 avril par la cour de cassation nous a privé de notre aspiration à la justice. Le peuple français qui aurait dû juger en son âme et conscience lors d’un juste procès aux assises, à été mis à l’écart, privé de parole et par là insulté.

C’est pour cela que dimanche, nous étions des dizaines de milliers de toutes origines, de toutes confessions et de toutes convictions politiques à nous rassembler.

Un rassemblement de citoyens qui représentaient d’autres centaines de milliers de femmes et d’hommes qui ont voulu dire non à cette confiscation de notre liberté et à notre aspiration légitime à ce que la justice nous protège tous.

Nous gardons l’espoir suite aux engagements pris par le Président de la République demandant à ce qu’une loi soit votée car « si la loi d’aujourd’hui permet à Traoré d’échapper à un jugement il faut changer la loi »  et nous espérons que cette loi s’appellera loi Sarah Halimi. Nous devons rester vigilants afin de ne jamais oublier Sarah comme toutes les victimes de la haine antisémite et du terrorisme islamique qui a encore frappé la semaine dernière, enlevant la vie à cette mère de famille Stéphanie M, fonctionnaire de Police au commissariat de Rambouillet. Un rassemblement qui a posé des questions, un rassemblement qui n’est pas la fin d’une mobilisation mais le réveil d’une opinion et d’une aspiration citoyenne à ne jamais admettre l’inadmissible.

Sarah Halimi, après avoir été tuée trois fois, une fois par Traoré, une fois par la juge d’instruction et certains de ses experts, et une troisième fois par la cour de cassation, vivra à travers chacun de nous et à travers toutes les vies qui seront sauvées grâce à la loi qui portera je l’espère son nom.

Gil Taïeb