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Cette journée, placée sous la présidence de Samuel Sandler, est d’abord un hommage rendu à Arié, Gabriel, Jonathan Sandler et Myriam Monsonego, assassinés à Toulouse en 2012 par un terroriste islamiste.
Plusieurs séquences ont rythmé la journée qui a débuté par la projection du documentaire « Les nouveaux visages de l’antisémitisme depuis 1945 » en présence du réalisateur Jonathan Hayoun et de la co-auteure Judith Cohen-Solal. Deux ateliers simultanés se sont ensuite tenus, l’un sur l’engagement des Églises animé par Danielle Guerrier, déléguée du diocèse de Seine-Saint Denis, et l’autre sur le thème de l’acte politique, présenté par Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif et lauréat du Prix de l’Amitié judéo-chrétienne 2015. Cette matinée, volontairement pédagogique avait pour vocation de donner des clés de compréhension sur des sujets de fond : l’antisionisme et ses liens avec l’antisémitisme, la position des Églises catholiques et protestantes sur l’antisémitisme, le lien du peuple juif avec la terre d’Israël, les moyens de lutte contre l’antisémitisme mis en œuvre par la République française.
L’après-midi était consacrée à une réflexion portant sur la responsabilité politique. La députée Renaissance Astrid Panosyan-Bouvet et le Maire PS de Sarcelles Patrick Haddad ont débattu ensemble au micro de Yolande Baldeweck, journaliste au Figaro. Les deux élus très actifs dans la lutte contre l’antisémitisme ont su pointer les difficultés rencontrées sans omettre de mettre en valeur la portée du dialogue, de la pédagogie et des actions de sensibilisation.
Enfin, la dernière prise de parole est revenue à l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve. Intervenant en tant que « Grand témoin », il est revenu sur ses fonctions de ministre de l’Intérieur d’avril 2014 à décembre 2016 où il a dû faire face à la vague d’attentats de 2015.
S’il a vu l’antisémitisme monter et prendre un nouveau visage, il dit aussi avoir constaté que certains à gauche qui auraient dû s’en indigner, s’ils ne l’approuvaient bien sûr pas, l’excusaient néanmoins au motif que la politique d’Israël générait du ressentiment. Pour l’ancien Premier ministre, l’antisémitisme est une abjection que rien ne saurait légitimer. Il n’a jamais accepté que dans les manifestations pro palestiniennes de 2014 des slogans « mort aux Juifs » soient brandis, raison pour laquelle il les a interdites. Mis en cause pour cette décision par certaines organisations de défense des droits de l’Homme, il n’a jamais cédé.
Cette seconde Journée nationale de lutte contre l’antisémitisme de l’AJCF a été un franc succès.
L’association qui fête des 75 ans cette année a de nombreux projets pour l’année qui marquent aussi le 60ème anniversaire de la mort de son fondateur, Jules Isaac. L’année 2023 lui sera dédiée.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), partenaire de cette journée, était représenté par Stéphanie Dassa, en charge des relations avec les Chrétiens et membre du Comité directeur de l’Amitié judéo-chrétienne de France.