Virginie Guedj-Bellaïche

Journaliste-Blogueuse

Les territoires perdus de la République, 13 ans après

22 Octobre 2015 | 948 vue(s)
Catégorie(s) :
Antisémitisme

« Séparation du Crif et de l’Etat » : voici la dernière nouveauté de la « cause palestinienne ». Amalgamant à tout va Israël, sa politique, les juifs, et les institutions françaises, ces pantins ont appelé à un rassemblement samedi dernier, avec des slogans antisémites et anti républicains.

Malgré la mobilisation de personnalités politiques (Nathalie Kosciuzko-Morizet, Claude Goasguen et Anne Hidalgo), associatives (le Président du Crif Francis Kalifat a notamment écrit au Préfet et au Premier Ministre), et de nombreux internautes, la Préfecture de Paris a décidé d’autoriser ce rassemblement, sous haute protection policière.

Nous nous sommes rendus sur place.

 

 
"La culture est ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers", déclarait André Malraux. C'est pour toutes ses vertus que la culture est grande et qu'elle reste et doit rester un rempart contre l'obscurantisme, le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie. De chaque création artistique doit jaillir une lumière. C'est à cela que doit aspirer chacun de ceux qui ont le bonheur de pouvoir créer ou d'interpréter une oeuvre. 

 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Il y a 11 ans, un jeune juif du nom dIIlan Halimi, était enlevé, torturé et assassiné.

Billet d'humeur par Marc Knobel

Pour la énième fois l'ONU s'apprête à voter le financement d'une liste noire d'entreprises internationales opérant dans les territoires contestés.

Seront ainsi montrées du doigt les sociétés se trouvant à Jerusalem, sur les hauteurs du Golan et en Judée -Samarie.

" Le guide du parfait boycotteur antisémite" sera ainsi financé par l'ONU.

Un pas de plus sera franchi !

 

En 2005, le fait religieux envahissait peu à peu et dans la confrontation, les cours de récréation. L’agitation religieuse commençait à provoquer des dégâts dont nous payons le prix lourd aujourd’hui.

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Je suis intervenu aux deux conférences internationales sur l’antisémitisme organisées la semaine dernière à Paris.

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Mensonges, haine et illégalité.

La fête de l’Humanité, où artistes, politiques et public se pressent, a accueilli une fois de plus un stand appelant à la haine d’Israël.

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Ce soir, jeudi 22 octobre, France 3 diffuse à 23h15 « Profs en territoires perdus de la République ? »

Treize ans après la publication du livre « Les territoires perdus de la République », ce documentaire nous montre combien la situation n’a fait que se dégrader.
 
En 2002, la sortie du livre « Les territoires perdus de la République » aux Editions « Milles et une nuit » avait fait grand bruit. Je me souviens que la lecture de cette compilation de témoignages de professeurs qui racontait combien l’antisémitisme, le racisme et le sexisme gangrénaient le milieu scolaire, avait été pour moi un vrai choc. Fini le temps où l’enseignant était craint et respecté par les élèves et leurs parents, je découvrais que dans certains quartiers – ces fameux « territoires perdus de la République », expression rentrée dans le langage journalistique, il était devenu impossible d’enseigner la Shoah, de parler de la théorie de l’évolution ou même de faire un simple cours de Sciences naturelles sur la reproduction.
 
Treize après où en est la libération de la parole antisémitisme déclenchée après les attentats du 11 Septembre et amplifiée avec l’éclatement de la seconde intifada ? Malheureusement, elle se porte on ne peut mieux.  Pire, elle a laissée place à des actes d’une violence inouïe qui ont été autant de traumatismes pour la communauté juive : assassinat d’Ilan Halimi, meurtres perpétrés devant l’école Ozar Hatorah de Toulouse et à l’hyperCasher de la porte de Vincennes.
 
Il y a 13 ans, la publication du livre était un cri d’alerte. Nous sommes forcés de constater qu’il n’a pas été entendu. En écoutant les professeurs,  raconter dans leurs classes et leurs établissements les jours qui ont suivi l’attentat perpétré à Charlie Hebdo on mesure la fracture opérée entre ceux qui pensent que les dessinateurs ont été trop loin et nous, le reste de la communauté internationale bouleversé par cet attentat.
 
En regardant le générique de fin de ce documentaire, je me dis que l’école de la République française est malade. Diagnostiquée il y a 13 ans, la malade n’a fait l’objet d’aucun traitement de choc que nécessitait son état. Entre 2002 et 2015, l’école de la République - celle qui faisait la fierté des générations avant nous  - n’a cessé de se délabrer dans des coins de France.
 
Entre 2002  et 2013, Mohamed Merah, les frères Kouachi, Amedy Coulibaly et Youssouf Fofana se sont assis sur les bancs de cette école de la République. Quels élèves étaient-ils ?  A quel moment ont-ils définitivement basculés ? La généralisation d’Internet, l’explosion des théories complotistes ont achevé de noircir ce tableau. Cette semaine, à l’occasion de la sortie du film ‘Mon roi’, Vincent Cassel était l’invité de Léa Salamé sur France Inter. Quand la journaliste lui demande ce qui a changé en banlieue depuis « la Haine », l’acteur répond « Il n’y avait pas de téléphone portable, pas d’internet, pas d’armes et pas l’islamisme radical ».
 
Le réalisateur de ce documentaire Georges Benayoun a mis un point d’interrogation à la fin du titre. Une façon de dire que le débat reste ouvert. A la fin du film, un professeur explique qu’il aime, malgré tout ça, être dans sa classe avec ses élèves. Une façon de dire qu’il n’a pas renoncé à enseigner. Et une invitation, pour nous tous à croire en la guérison de cette école en danger ?