Lectures de Jean Pierre Allali - Un gentleman ottoman, Autobiographie de Victor Eskenazi

Constantinople. Stamboul. Istanbul. Sur les rives du Bosphore, il était une fois une ville cosmopolite où se côtoyaient Turcs, Kurdes, Albanais, Grecs, Anglais, Italiens, Allemands, Russes…et Juifs,  un monde aujourd’hui disparu que nous conte, avec verve et enthousiasme, Victor ben Haïm, Vittorio, Victorico, Juif séfarade né en 1906 au sein d’une famille de nationalité britannique car originaire de Gibraltar, où l’on parlait aussi bien l’italien que l’anglais, le grec que le français, le turc et, bien sûr, le ladino.

Nous découvrons les yalis de Beylerbey, Galata et Pera, la Corne d’Or et la mer de Marmara, le Grand Bazar, la place du Tünel, la basilique de Sainte-Irénée et  l’église Saint-Antoine. Sans oublier Topkapi.

Dans les rues, la foule est bigarrée et les senteurs variées à l’infini. Voici les kavas, gardes du corps albanais et les hamals, portefaix kurdes, le marchand de cervelle et le marchand de yaourts, les poissonniers et les marchands de quatre saisons. Les femmes musulmanes étaient engoncées dans la burqa de l’époque appelée tcharchaf et leur baignade était strictement réglementée.

Après une première partie stambouliote, les aléas de la vie vont conduire Victor et sa famille à quitter le pays natal pour l’Europe. Vienne, d’abord, puis Milan et Florence et l’Angleterre, enfin, où le gentleman ottoman va vivre les années de guerre en s’engageant dans l’armée britannique. Diverses misions vont le conduire en différents points du globe : Afrique du Sud, Égypte, Palestine…Après plusieurs années, Victor retrouvera sa femme et s’installera comme antiquaire.  Cette seconde partie des souvenirs de l’auteur est, on s’en doute, moins parfumée et folklorique que la première.

Très sympathique. Á découvrir.

Jean Pierre Allali