Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Le livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora

20 Janvier 2021 | 137 vue(s)
Catégorie(s) :
France
Neuf ans après l’assassinat d’Ilan Halimi, voici la « chronique d’une barbarie et de ses conséquences médiatiques, politiques et judiciaires »,  par Marc Knobel, historien, chercheur, directeur des Études du CRIF

 

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

L'antisémitisme est comme une bête particulièrement enragée et puante. Il rôde, nous ne le savons que trop bien...

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

"Dites-moi que ce furent des cauchemars, que le monde s'améliore de jour en jour, que des flammes de lumière jaillissent en chaque point du globe."

Article paru dans le HuffinghtonPost.fr

Pages

Le livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, Camp de concentration et d’extermination par le travail (*)

 

Cet ouvrage est un véritable monument ! Dans tous les sens du terme. Son poids, au jugé, plusieurs kilogrammes, sa taille, 30x23x6 cm, son nombre de pages : 2418 et, bien entendu, par le thème abordé, la déportation. Une œuvre collective dont il convient de saluer l’énorme recherche accomplie. Afin que nul n’oublie.

Des milliers de vies, très précisément 8 971, sont ainsi reconstruites. De Roger Abada (Matricule 117 858) à Benjamin Zyman (Matricule 75 953), les 9 000 déportés de Dora, originaires de l’Hexagone, retrouvent l’identité que le nazisme infâme avait voulu leur ôter.

Initialement, le camp de Dora était une dépendance du camp de Buchenwald. Mais, au fil des mois, du fait de son importance stratégique pour les nazis, il acquiert peu à peu une forme d’autonomie. Importance stratégique car c’est là que les Allemands avaient affecté d’anciens ouvriers spécialisés à la construction de missiles, les fameux V1 et, surtout, le projet de fusées V2 destinées à bombarder l’Angleterre. Les malheureux ouvriers esclaves travaillaient sous terre dans un tunnel (En fait deux tunnels A et B, parallèles de près de 2 km de long, larges de 9 m et hauts de 7m, rejoints par 48 galeries transversales). Le tunnel s’étendait sur près de 100 000 m2. À Dora, la mortalité fut particulièrement forte : 1 déporté sur 3 y perdit la vie. Sur les 60 000 détenus du camp, on comptabilise 20 000 morts.

Les brigades de détenus, « Baubrigaden » ou « Brigades volantes », corvéables à merci et sans relâche voisinent avec des « SS Eisenbahnbaubrigaden ». Bref, « L’Enfer de Dora ».

Dans sa préface, Aurélie Filippetti, ancienne ministre de la Culture, écrit en conclusion : « En tant que petite-fille de déporté, mais aussi en tant qu’ancienne élue de la République,  et enseignante, je souhaite dire un immense merci à tous ceux qui ont participé à ce travail essentiel et remarquable ». On ne peut que partager ce point de vue.

Au sortir de la Guerre, deux amicales vont voir le jour. En octobre 1945 naissent simultanément « L’Amicale des Déportés de Dora » et « L’Amicale des Déportés Politiques et de la Résistance d’Ellrich ». Les deux sociétés fusionneront en mai 1946, devenant « L’Amicale des Déportés Politiques et de la Résistance de Dora et d’Ellrich ». Le premier président en sera Pierre Ségelle. Un bulletin, Le Lien fera alors son apparition. De nombreux ouvrages d’inégale importance seront aussi publiés. La somme présentée dans ce volume géant pourra difficilement être dépassée.

De très nombreuses photographies illustrent ce beau travail de mémoire..

Fait remarquable : en septembre 2020, le livre a été présenté au Conseil économique, social et environnemental puis, lors d’une cérémonie qui s’est déroulée à la Coupole d’Helfaut, Musée de la Seconde Guerre mondiale située près de Saint-Omer, pour célébrer le 75ème anniversaire de la libération du camp de Mittelbau-Dora, l’exemplaire n°1 de l’ouvrage a été installé dans l’espace André Sellier. 

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions du Cherche Midi. Sous la direction scientifique de Laurent Thierry. Préface d’Aurélie Filippetti. Avril 2020. 2418 pages grand format. 49 €.