Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean Pierre Allali : JULIE ENTRE BIBLE ET CORAN de Par Colette Busidan

08 Mars 2017 | 50 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Lors de la cérémonie nationale d'hommage commémorant le Vel d'Hiv, le Président du Crif s'est dit "choqué et révolté par les images indécentes des récalcitrant à la vaccination arborant l’étoile jaune et faisant des raccourcis honteux. C’est un outrage à la mémoire des victimes de la Shoah".

Discours de Marcel Dreyfuss,  Président d’honneur du Consistoire, représentant du Crif ARA - Dimanche 18/7/2021 au CHRD

Discours prononcé à la cérémonie du 18 juillet par M. Albert Massiah, Président du Crif Bordeaux-Aquitaine, lors de la « Journée nationale à la mémoire des crimes racistes et antisémites commis par l’État français de Vichy et en hommage aux Justes de France. »

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C’est l’histoire d’un mariage mixte raté. Un mariage entre une Juive et un Musulman, Julie et Sam. 

Nous sommes en Tunisie en 1954, peu avant l’autonomie interne puis l’indépendance du pays. Autrefois florissante avec plus de cent vingt mille âmes, la communauté juive commence à se défaire même si, dans l’île de Djerba, le pèlerinage de la Ghriba continue de faire recette et d’attirer beaucoup de monde.

Au foyer d’Élie et Ida, le drame est dans l’air. Julie, leur petite fille, leur Jouly chérie, est devenue folle. Alors qu’on rêvait de la marier à un bon fils de famille de la communauté, comme le fils de Lalo, qui n’arrête pas de tourner autour de leur maison, voilà qu’elle annonce aux siens qu’elle est amoureuse d’un certain Sam, vendeur de tissus…et musulman.

Pour cette famille juive particulièrement pieuse, c’est la catastrophe. Julie doit être bannie à jamais du domicile familial. Mais, pour la jeune fille, son choix est fait : l’amour est le plus fort. La fugueuse se retrouve en milieu arabe dans un environnement qui n’est pas le sien et qui va s’avérer particulièrement hostile. Warda, la mère de Sam, veuve depuis longtemps et qui  a élevé seule son enfant, est une bigote qui passe ses journées à prier et qui aurait bien vu son fils, son Sammy, épouser la belle Nour, son amie d’enfance. Mais une Juive !! Quelle déchéance ! Les pleurs et les supplications n’y feront rien et les deux amoureux se marieront civilement.

Dès lors Warda va vouer à sa belle-fille une haine profonde, cherchant par tous les moyens à la convertir à l’islam. Contre vents et marées, Julie fait face à l’adversité, tentant de maintenir en secret quelques pratiques juives.

Les années passent, la Tunisie est à présent indépendante. Comme de très nombreux Juifs, les parents de Julie décident d’aller vivre en Israël. Warda continue son travail de sape, reprochant à sa bru de ne pas avoir d’enfants. Au fil des ans, la passion de Sam se délite et, sur les conseils de sa mère, il envisage, bien que la polygamie ait été abolie en Tunisie le 1er janvier 1957,  de prendre une seconde épouse. La rupture est consommée : c’est le divorce. Julie se retrouve seule et n’a pour ami qu’un vieux Juif, Ba Yosef. Avec courage, elle se rapproche de sa communauté d’origine, fréquente une petite synagogue, trouve un emploi dans un hospice de l’O.S.E. à La Goulette et va même jusqu’à accepter de se remarier avec Simon, un tailleur juif. Le couple aura deux enfants, Albert et Marie.

Mais la malchance poursuit Julie depuis son aventure avec Sam. La mort rôde partout. Seule, vieille, Julie se retrouvera, en 2010,  à Djerba chez sa cousine Simha. Une vie, une triste vie, un beau roman dont les chapitres courts permettent une lecture agréable avec, au fil des pages, la découverte des mœurs et des coutumes du judaïsme tunisien. Très sympathique.

 

 

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Obadia. 2016. 306 pages. 20 €