Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean Pierre Allali - Israël, le rêve inachevé, de Pierre Lurçat

19 Décembre 2018 | 447 vue(s)
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Opinion

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

Pages

 Israël, le rêve inachevé. Quel État pour le peuple juif ?, de Pierre Lurçat (*)

Dans cet ouvrage qui paraît à l’occasion du 70 ème anniversaire de l’État moderne d’Israël, l’auteur, qui ne cache pas ses sympathies pour la droite israélienne, dresse un bilan de l’aventure sioniste, s’inscrivant en faux contre ceux qui prétendent que l’État juif a été créé en compensation des malheurs de la Shoah, considérant, par ailleurs, que « trop souvent l’historiographie du sionisme et de l’État d’Israël a tendance à minimiser le rôle rempli par l’aile droite du mouvement sioniste et critiquant vivement certaines institutions comme la Cour Suprême dirigée par le juge Aharon Barak.

Bien documenté, le livre de Pierre Lurçat comporte trois parties : 1/ Jalons sur la route de l’État d’Israël 2/ La littérature israélienne : entre rejet et perpétuation de la tradition 3/ Politique et identité d’Israël.

Dans le premier chapitre, qui se veut aussi une critique des prétentions de Chlomo Sand sur « l’invention du peuple juif » et des théories des « nouveaux historiens », Pierre Lurçat évoque le fameux projet d’un État juif en Ouganda, « asile de nuit » provisoire, le pogrome de Kichinev, l’aventure héroïque des « Muletiers de Sion », la figure de Vladimir Jabotinsky avec la création du Betar et les débuts de la marine israélienne. Autres figures dépeintes : Avraham Stern, Peter Bergson, Albert Stara, Bentzion Netanyahou, père de l’actuel Premier ministre et historien exceptionnel et Itshak Shamir, « le dernier des géants ».

Le second chapitre présente des écrivains connus et moins connus : Rachel Blaustein, la poétesse des pionniers, Amos Kenan, pacifiste et poseur de bombes, Haïm Gouri et la génération du Palmah, le romancier Yehoshua Kenaz, Aharon Megged, « sans doute un des plus grands écrivains israéliens contemporains », Amir Gutfreund, spécialiste de la Shoah, David Shahar, grand amoureux de la Bretagne. Sans oublier Arik Einstein, dont « les chansons étaient des prières ».

Enfin, dans le troisième chapitre, l’auteur examine le rôle du système juridique israélien, la place de la ville d’Hébron dans l’histoire juive, l’importance du Mont du Temple et le débat très actuel sur la récente loi fondamentale : « Israël, État-Nation du peuple juif.

Un travail intéressant. Une réflexion nécessaire et utile.

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions de Paris-Max Chaleil. Novembre 2018. 120 pages. 14 €.